En fin de troisième, le marathon du choix du lycée

En trois étapes pour trois trimestre, les obstacles à franchir pour une orientation réussie.

Depuis plusieurs années, les gouvernements successifs s'évertuent à gommer les inégalités des familles face au difficile choix du lycée de leur enfant. Il y a d'un côté les familles socialement défavorisées et qui doivent subir une carte scolaire qui ne les avantage pas ; de l'autre les familles "CSP+" pour lesquelles "benchmarker" les établissements et contourner la carte scolaire, en particulier à Paris, est devenu un sport national. D'où la volonté de Nicolas Sarkozy de supprimer cette carte scolaire. Sans que cette option ne convainque vraiment les acteurs du monde éducatif, l'assouplissement en cours depuis 2007 risquant au contraire d'intensifier la désertion d'établissements jugés sensibles.

Quoiqu'il en soit, l'informatisation du système d'affectation depuis la rentrée 2008 pour l'admission dans un lycée public (logiciel Affelnet), qui vise donc à rendre plus transparente et équitable la procédure, change considérablement la donne. Certes, elle de dispense pas les parents de se rapprocher des équipes pédagogiques (professeur principal, conseiller d'orientation-psychologue) dès le début de la classe de troisième afin de préparer au mieux l'orientation et le choix futur de section (en première) : choix de la voie au printemps (seconde générale, enseignement professionnel ou redoublement) et recherche d'informations sur les lycées visés (contacts avec les associations de parents d'élève, rendez-vous avec les proviseurs...). Ces étapes sont d'autant plus cruciales que la rentrée 2010 va voir se mettre en place la réforme du lycée en seconde. A côté des enseignements du tronc commun (la langue vivante 2 a notamment été rendue obligatoire), l'élève, qui bénéficiera désormais de 2 heures d'accompagnement personnalisé, devra notamment choisir deux enseignements exploratoires (dont, à quelques exceptions près, un de sciences économiques et sociales ou d'économie-gestion). Ce qui ne l'empêchera pas de choisir en plus des options. Quant à la réforme des classes de première et de terminal (tronc commun aux trois séries, respécialisation de la série S mais surtout revalorisation de la L pour en faire une véritable filière "internationale", tutorat à l'orientation...), qui se mettra respectivement en place en 2011 et en 2012, elle implique notamment des changements dans les enseignement de spécialité. Il convient donc de se renseigner sur ces dernières avant d'arrêter ses choix.

Une fois ces éléments en main, l'élève peut formuler ses v?ux (en seconde générale et technologique ou en seconde professionnelle) à partir du 15 mai via le fameux système Affelnet. Attention, s'il est national, chaque académie fixe ses propres barèmes aux critères d'affectation ainsi que le nombre de voeux. Chaque critère vaut en effet un certain nombre de points (1.550 au total), selon lesquels les dossiers sont triés par Affelnet. Ainsi à Paris, où des parents d'élèves s'indignent chaque année depuis 2008 de voir certains jeunes encore non affectés, le barème vient d'être revu pour donner plus de poids à la proximité géographique (La Tribune numérique du 10 avril 2010) : un voeux formulé pour un lycée situé dans son secteur (la capitale est divisée en quatre grands "districts" depuis 8 ans) vaut désormais 600 points contre 400 en 2009, les résultats scolaires de la classe de troisième valent 600 points (700 auparavant), la fratrie 50. Les boursiers obtiennent 300 points. Quant à la "prime" au premier voeu de 150 points, elle a été supprimée car elle conduisait les familles à formuler des voeux ayant peu de chances de satisfaction. Les dérogations, réservées en priorité aux élèves boursiers et handicapés, ne seront attribuées que "dans la limite des places disponibles", insiste Philippe Fatras, inspecteur d'académie en charge du second degré.

Toute la difficulté réside donc dans l'ordre des voeux, un mauvais premier choix pouvant conditionner tous les autres... A noter enfin que les élèves issus de collèges publics sont privilégiés par le système. Les élèves non encore affectés à la rentrée sont d'ailleurs généralement issus du privé... Dernière étape, enfin : le résultat du "premier tour" sera communiqué aux famille le 30 juin (dernier jour des épreuves du brevet des collèges), un "second tour" devant attribuer les places vacantes le 8 juillet. Pour les élèves qui désirent intégrer un lycée privé, il faudra déposer des dossiers dans les établissements désirés.

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Commentaire 1
à écrit le 14/04/2010 à 17:26
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Bien évidemment que le privé est surreprésenté dans votre top 20 la séléction à l'entrée en seconde y est drastique, alors que le public se coltine tous les gamins selon leur origine géographique. La concurrence privé/publique est DELOYALE;

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