"La mixité dans les entreprises est un enjeu social majeur"

Chérifa Levet, vice-présidente pour l'Europe du Sud de Shire Human Genetic Therapies
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Chérifa Levet est une femme de convictions. D'origine kabyle, diplômée en ingénierie biomédicale, à Lyon, avec un MBA orienté sur l'industrie de la santé, elle a toujours voulu travailler pour un laboratoire pharmaceutique et aider les malades. Au sein du fabricant de matériel médical portable Baxter, de 1988 à 1998, elle a promu les soins à domicile. Chez Chiron France ensuite, elle a contribué à l'amélioration du traitement de la mucoviscidose. « Je suis très fière d'avoir aidé à récolter des fonds. Aujourd'hui, l'espérance de vie des patients est de 46 ans. Au début des années 1980, les malades décédaient majoritairement autour de 12-13 ans. »

Depuis son arrivée en 2006 chez Shire France, en tant qu'administratrice, vice-présidente pour l'Europe du Sud, elle se consacre à la gestion des maladies rares, telles celles de Fabry ou de Gaucher. Comme chaque fois, elle met tout en oeuvre pour collaborer avec les associations de malades. « En 2008, avec mon équipe, on a couru le marathon de New York, pour attirer l'attention. On a mis six heures, mais on a réussi à récolter 50.000 euros pour les malades. »

Bien sûr, Chérifa n'est pas une misanthrope. La société Shire a réalisé 10 milliards de dollars de chiffre d'affaires l'an dernier. Mais, à 46 ans, Chérifa est l'un des plus fervents protagonistes de la philosophie Brave : plus les laboratoires privés contribueront à l'amélioration de la santé humaine, mieux les uns et les autres se porteront. Le risque ? Lancer trop tôt sur le marché des traitements en cours de test. En 2009, après avoir racheté une molécule inédite contre la leucodystrophie, Chérifa Levet a dû gérer l'impatience des parents soutenus médiatiquement par Zinedine Zidane et l'association européenne contre cette maladie. C'est à cette occasion que les journalistes ont découvert cette administratrice déléguée. « Après cet épisode, en novembre 2010, le Sénat m'a proposé de participer à la discussion de la loi sur la parité hommes/femmes dans les conseils d'administration. « Depuis vingt-quatre ans, mon expérience me l'a prouvé. Les entreprises qui réussissent le mieux sont celles où la mixité est la plus grande. Je ne dis pas cela par féminisme, mais en femme d'affaires avisée. Les entreprises ont tout à gagner de la complémentarité des talents ; cela va bien au-delà de la seule identité sexuelle. La création d'environnements multiculturels dans les entreprises est un enjeu social majeur. »

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