Les banques et les assureurs restent les premiers recruteurs de France

Par Julien Bonnet  |   |  461  mots
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Les scénarios les plus optimistes prévoient une hausse de l'emploi de 35 % d'ici à 2016.

La finance est depuis longtemps le secteur qui, en France, est le plus demandeur de jeunes diplômés. Et aujourd'hui encore, les banques et les assureurs s'imposent comme l'un des principaux moteurs de la reprise de l'emploi dans l'Hexagone.

La Société Générale, par exemple, proposera fin mai une opération visant à entraîner des candidats au processus de recrutement. Cette année au total, le groupe compte embaucher 4.000 nouveaux collaborateurs. Une illustration du rôle joué par les banques en matière de recrutement. En dix ans, le secteur bancaire a permis la création nette d'environ 10.000 emplois.

« Entre 2003 et 2008, les effectifs dans la finance ont augmenté de 10 % par an, soit plus de 30.000 nouveaux emplois chaque année », précisait récemment Arnaud de Bresson, délégué général de Paris Europlace, l'organisme chargé de promouvoir la place financière française, lors d'une table ronde organisée par eFinancialCarreers. Selon lui, « même si la crise a ralenti ce processus, le recrutement va se poursuivre ». Entre 2011 et 2016, la place de Paris devrait connaître une augmentation de l'emploi comprise entre 6 % et 35 % d'après une étude du Centre for Economics Research (CEBR).

Pour que les scénarios les plus optimistes se réalisent, le deuxième centre financier d'Europe après la City compte axer son développement sur ses points forts.La place de Paris revendique notamment la position de leader au niveau continental en gérant 35 % des émissions obligataires d'entreprises en euros. Mais d'autres secteurs lui ont permis de tirer son épingle du jeu. Pour Arnaud de Bresson, le marché financier français représentait un « ensemble relativement équilibré comparé à certaines places qui se sont davantage développés dans un pan particulier du secteur ». Ainsi, Paris reste bien positionné dans les segments considérés comme stratégiques comme la gestion d'actifs, les dérivés d'actions et les marchés de taux. En 2010, les 14.000 nouveaux emplois, selon une estimation du CEBR, ont donc été principalement créés dans ces secteurs d'activité.

Un bémol pour la BFI

Pour cette année, l'organisme prévoit un ralentissement du recrutement à 8.000 embauches, notamment à cause d'une croissance moindre des métiers dans les banques de financement et d'investissement (BFI). Dans ce domaine, la BNP a prévu un doublement des effectifs avec le recrutement de 200 personnes... à Londres. Pour compenser une compétition qui paraît déséquilibrée avec son concurrent d'outre-Manche, Paris mise sur l'innovation financière. QuantValley, créé en début d'année par Arnaud Chrétien en association avec des professionnels de la gestion quantitative, va dans ce sens. « Ce projet gère actuellement 5 milliards d'actifs et représente 200 emplois, indique-t-il, cela reste une niche mais cela commence toujours comme ça. »