La pénurie de main-d'oeuvre qualifiée menace l'Allemagne

Par Romaric Godin, à Francfort  |   |  250  mots
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Le pays a besoin de 2,5 millions de diplômés d'ici à 2025.

L'Allemagne recrute ! Selon l'Institut de recherche de l'office fédéral de l'emploi (IAB), le nombre d'offres d'emploi a progressé au premier trimestre 2011 de 38 % sur un an pour atteindre 1,06 million.

L'embellie du marché du travail concerne l'ensemble des secteurs et, si les postes les plus demandés restent logiquement les postes peu qualifiés (vendeurs, électriciens et travailleurs sociaux sont les trois professions les plus recherchées outre-Rhin), la main-d'oeuvre diplômée (termes que l'on préfère en Allemagne à celui, inusité, de « cadre ») profite et va profiter encore de la décrue du chômage.

En réalité, c'est même à terme la pénurie de professions qualifiées qui menace le pays et son modèle économique. Selon une étude récente du cabinet McKinsey, il manquera en 2025 outre-Rhin 5 millions de postes pour satisfaire la demande potentielle d'emploi, dont la moitié seront des postes de personnels diplômés.

Besoin de 120.000 ingénieurs

Dans certains secteurs, la pénurie est déjà une réalité. En février, selon l'institut IW de Cologne, il pourrait manquer en moyenne chaque année 120.000 ingénieurs pour assurer les besoins du marché du travail allemand. Le patronat et le gouvernement réfléchissent à plusieurs solutions : stimuler l'immigration par des conditions plus souples qu'aujourd'hui, mais aussi dynamiser la formation professionnelle et favoriser le retour à l'emploi des femmes diplômées qui quittent souvent le marché du travail une fois leur premier enfant né. Mais il n'est pas certain que cela soit suffisant.