Pourquoi la hausse des embauches de cadres ne durera pas

Par Marina Torre  |   |  389  mots
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La croissance "heurtée" et les investissements privilégiant la productivité devraient contribuer au ralentissement du nombre d'embauches de cadres d'ici 2015. En attendant, l'année 2011 s'annonce plutôt bonne puisque leur recrutement devrait progresser de 18% selon l'Association pour l'emploi des cadres.

L'embellie ne durera pas pour l'embauche des cadres. Si, en 2011, quelque 200.000 d'entre eux devraient trouver un emploi, cette situation ne devrait pas durer. L'Association pour l'emploi des cadres (Apec) prévoit un ralentissement graduel des recrutements des cadres. Le nombre de ces embauches ira jusqu'à décroître de 1% à l'horizon 2015 selon ces projections. Entre temps, le recrutements des cadres devrait progresser de 18% en 2011 par rapport à l'année précédente, puis de 8% en 2012, de 5% en 2013, de 6% en 2014.

Pourquoi ce pessimisme ? D'abord parce que l'organisme prévoit une croissance "heurtée". La hausse de la production prévue pour atteindre 2,1% en 2011 pourrait redescendre l'an prochain à 1,8% et osciller entre ces deux valeurs les années suivantes, selon des projections de l'Insee.

"Deux chocs 'possibles' l'un inflationniste et l'autre budgétaire seraient susceptibles, s'ils se réalisaient, d'avoir un impact négatif majeur", signalent ainsi les auteurs de cette étude. La hausse des prix des matières premières ainsi que les politiques budgétaires restrictives pourraient avoir des conséquences sur la consommation des ménages. Ces deux risques auraient pour conséquences de réduire les débouchés des investissements pour les entreprises et "ralentiraient la 'résorption' des surcapacités de production nées de la crise".

La productivité privilégiée

Ensuite, est c'est le principal enseignement de cette enquête de l'Apec, cette croissance risque d'être faiblement créatrice d'emplois pour les cadres. Faible, la rentabilité du capital n'inciterai donc pas les entreprises à se lancer dans des investissements importants et risqués, d'autant plus qu'elles pourront moins compter sur l'autofinancement. Du coup, c'est surtout les investissements de productivités qui seraient privilégiés.

Départs à la retraites retardés et non remplacements

Enfin, les législations sur la retraite et l'emploi des seniors risquent de constituer un autre facteur de ralentissement des embauches pour les cadres. Non seulement, depuis le 1er juillet, l'âge de départ à la retraite sera retardé de quatre mois par an, mais les cadres sont aussi incités à partir plus tard. Ainsi 69% d'entre eux retardent ce départ et cela devrait continuer selon des projections de la caisse des retraites des cadres, l'Agirc. Le non remplacement prévu de certains retraités entre aussi en ligne de compte dans la fin prévue des hausses d'embauches de cadres d'ici 2015.