Les marchés du continent africain émergent eux aussi

Les places africaines draînent de plus en plus d'investisseurs, y compris domestiques. Les émissions de bons du trésor se multiplient.

Peu liquides, faiblement capitalisés, étroits... Ces inconvénients souvent mis en avant dès lors que sont évoqués les marchés financiers africains n'apparaissent pourtant plus comme un frein à leur développement, et ce, d'autant plus que le continent devrait bénéficier d'une croissance de 4,5% cette année. « L'extension des marchés financiers est aujourd'hui unanimement perçue comme une des composantes essentielles à l'approfondissement du développement économique », rapporte une étude de la Société Générale consacrée à cette région du monde. « Source d'entrée de capitaux, de financement de projets de développement de long terme, dans le domaine des infrastructures en particulier, elle constitue une source croissante de mobilisation de l'épargne domestique ».

Cette évolution transparaît peut-être davantage dans les marchés de dette. L'étude rapporte que, aujourd'hui, 39 pays africains sont émetteurs de bons du trésor et que 27 émettent des obligations. En Afrique de l'Ouest, le montant des émissions obligataires publiques, municipales et privées a été multiplié par dix entre 2000 et 2007, pour atteindre 2 milliards de dollars. Dans ces pays, le montant des émissions de dettes locales est désormais supérieur à celui des émissions de dettes extérieures. Ce développement tend à attirer de nouveaux investisseurs qui, en retour, parce qu'ils se font plus nombreux, contribuent à donner plus de profondeur à ces marchés.

Onze nouvelles places

« Les dernières années ont vu ainsi un élargissement significatif de l'assiette des investisseurs, avec un nombre croissant de banques, d'investisseurs institutionnels, compagnies d'assurances et fonds de pension locaux dont l'appétit spécifique pour les bons du trésor à haut rendement a largement participé au développement des marchés de dette », poursuit la Société Générale. En parallèle, ces investisseurs, en priorité domestiques, se tournent également de plus en plus vers les marchés boursiers. Ces places, souvent étroites, sont de plus en plus nombreuses. Onze marchés de valeurs mobilières ont vu le jour depuis 1985. Les investisseurs internationaux sont plus présents mais privilégient encore, au-delà de l'Afrique du sud, les marchés de taille importante. « Les marchés égyptien au Nord et nigérian en Afrique Sub- saharienne présentent selon nous des croissances structurelles très attrayantes, souligne Anke Hallman, stratège chez DWS. Le Maroc et la Tunisie ont également de belles perspectives au plan macroéconomique mais les valorisations nous invitent à rester légèrement plus sélectifs. Enfin, le Kenya reste un noeud régional clé en Afrique de l'est et par conséquent une destination privilégiée. »

 

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