41,8% des ménages français détiennent de l'assurance-vie en 2010

Ll'Insee vient de publier son estimation du patrimoine des ménages au début 2010
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Les Cassandre ont beau annoncer la fin de l'assurance-vie, rien n'y fait : alors que le rendement après inflation de l'assurance-vie a été divisé par presque trois en douze ans, passant de 4,9 % en 1998 à 1,8 % en 2010, l'attachement des Français à cette épargne fiscalement privilégiée ne faiblit pas. Ils sont même de plus en plus nombreux à y souscrire pour s'assurer un complément de revenu à la retraite et mieux transmettre leur patrimoine : 41,8 % des Français en possèdent aujourd'hui, selon l'Insee qui vient de publier son estimation du patrimoine des ménages au début 2010, contre 34,6 % en 1998. Une proportion qui atteint 47,7% pour les Français de 50 à 59 ans, et même 58 % chez les professions libérales, tous âges confondus. Et la collecte reste à des niveaux très élevés, sur un rythme annuel de 130 à 140 milliards d'euros.

Il faut dire que, malgré la baisse des rendements, les fonds en euros qui absorbent 87 % de la collecte en assurance-vie, bénéficient toujours d'une sur-rémunération par rapport au Livret A et aux SICAV monétaires, de 2 % à 3 %. Ce qui, quand plus rien ne rapporte, en fait toujours le meilleur moyen de placer son argent : un fort rendement relatif, mais sans risque.

Menace sur les Taux garantis

Mais jusqu'à quand tiendra cette équation d'exception, sachant que les obligations souveraines véritablement sans risque offrent des rendements très faibles, et que celles qui offrent de bons rendements présentent désormais un vrai risque ? « Alors que l'on a découvert en 2010 que les Etats pourraient faire défaut dans une zone que l'on croyait parfaitement sûre, plus personne ne peut ignorer que la notion d'actif sans risque est une illusion, résume Didier Ledeur, directeur général de GMF Vie. Il n'y a en vérité que des placements offerts sans risques aux particuliers grâce à l'intermédiation des assureurs qui apportent leur garantie, et supportent le risque. »

Moralité : alors que les placements en actions vont devenir, avec les normes de Solvabilité II, coûteuses en fonds propres pour les assureurs, ils n'auront d'autre choix que de faire baisser encore un peu plus les rendements offerts. La notion même de taux garantis pourrait disparaître, estimait récemment Bernard Le Bras, président de ACMN Vie, au Crédit Mutuel.

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