L'euro reste stable face au billet vert mais reste proche de la barre de 1,45 dollar

La monnaie unique a marqué une pause dans son ascension face au billet vert, mais reste proche du seuil de 1,45 dollar, inconnu depuis janvier 2010.
Copyright Reuters

Après l'envolée enregistrée en fin de semaine dernière dans le sillage du tour de vis monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), l'euro a cédé ce lundi un peu du terrain conquis face au dollar. En l'absence de statistiques économiques outre-Atlantique, les chiffres de la production industrielle italienne et française en février, légèrement inférieurs au consensus des économistes établi par Bloomberg, ont offert aux cambistes l'occasion de prendre leurs gains. En fin d'après-midi, la monnaie unique évoluait aux alentours de 1,445 dollar, après avoir poussé vendredi jusqu'à un plafond de 15 mois de 1,4489 dollar et engrangé 1,8 % sur la semaine dernière face à la monnaie américaine. L'annonce d'un nouveau séisme au Japon a également pesé sur la tendance en favorisant les valeurs refuges que sont le billet vert américain, et surtout le yen japonais. La devise européenne a ainsi rapidement effacé le nouveau record de 11 mois de 123,33 yens établi dans la matinée pour revenir flirter avec les 122 yens en fin de journée.

Les intervenants sont également restés prudents à la veille de la réception par Lisbonne de la « mission d'évaluation » d'experts de la Commission européenne, de la BCE et du FMI.

Optimisme

Si la crise politique qui agite le Portugal risque de ralentir la définition des conditions de l'aide internationale, la très bonne tenue de la dette espagnole sur les marchés semble néanmoins signaler que le scénario de contagion de la crise de la dette à l'Espagne, tant redouté par les cambistes, s'éloigne. L'euro a d'ailleurs parfaitement résisté à l'annonce de la demande officielle de sauvetage du Portugal. Intervenue mercredi dernier, cette dernière a été éclipsée par les prises de positions acheteuses à la veille du Conseil des gouverneurs de la BCE, qui a, sans surprise, abouti au relèvement d'un quart de point du taux directeur de la Banque centrale, à 1,25 %.

Alors que la Fed américaine s'en tient pour l'instant à sa politique monétaire très accommodante, et que la Banque du Japon pourrait davantage encore abreuver de liquidités les marchés pour favoriser la reconstruction du pays, la BCE devrait au contraire relever à 1,75 %, voire 2 % son taux « refi » d'ici à la fin de l'année, estime UniCredit. Dans un monde développé encore sous la perfusion de taux d'intérêts directeurs proches de zéro, les stratégies de portage visant à profiter des écarts de rendements font alors mécaniquement baisser les monnaies des banques centrales laxistes et profitent à l'euro. Ce lundi, l'écart de rendement entre les obligations à 2 ans allemandes et les titres équivalents américains a ainsi dépassé 1,1 % pour la première fois depuis décembre 2009. La hausse de l'euro n'est certainement pas terminée.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.