Le dollar repart de l'avant en attendant la réunion de la Fed

Après une semaine pascale sous forte pression, le dollar a repris des couleurs dans l'attente de la réunion de la Réserve fédérale, qui sera suivie de sa première conférence de presse, mercredi.
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Après les attaques frontales dont il a été victime la semaine dernière face à toutes les grandes monnaies, encouragées par la mise sous surveillance, en vue d'une hypothétique dégradation, de la note AAA des États-Unis par l'agence Standard and Poor's, le dollar a connu un répit en ce lundi de Pâques. Il est remonté au-dessus de 1,46 pour 1 euro, après avoir chuté le 21 avril à son plus bas niveau depuis décembre 2009 face à l'euro, à 1,4650. Certains y voient les prémices d'une stabilisation. L'étroitesse des transactions, durant la semaine pascale, aurait favorisé une surréaction dans laquelle le billet vert a été survendu, faisant chuter son indice pondéré face aux monnaies des six principaux partenaires commerciaux de l'Oncle Sam à 73,735, son plus bas niveau depuis août 2008, à quelques fractions de son record de faiblesse de mars de cette même année, à 70,698. Certes, un tassement de la croissance américaine est attendu par le consensus des économistes, l'estimation préliminaire du PIB américain du premier trimestre, qui sera diffusée jeudi, ne ressortant qu'à 1,8 % en rythme annualisé contre 3,1 % au quatrième trimestre 2010. Mais un nombre grandissant d'observateurs estime que la Réserve fédérale ne dispose d'aucune marge de manoeuvre pour prolonger ou renforcer sa politique d'assouplissement monétaire quantitatif, au-delà de l'échéance du QE2 fin juin, qui l'aura conduite à acheter 600 milliards de dollars de titres de dette publique depuis sa mise en place début novembre. Outre que cette politique ultralaxiste recueille de moins en moins d'adhésion au sein du conseil des gouverneurs, elle a montré ses limites. C'est bien la mise en marche de la planche à billets qui a affaibli la monnaie qu'elle imprime, le dollar, jointe à la politique de taux voisins de zéro, au rythme de laquelle vivent les États-Unis depuis décembre 2008, et au creusement historique des déficits qui a découlé de la crise et qui a présidé à la sanction de S&P.

Petite révolution

Les acteurs du marché des changes attendent néanmoins, avec une fébrilité non dissimulée, l'exercice auquel la Fed s'apprête à se livrer. Petite révolution dans l'univers feutré des banques centrales, si peu enclin aux changements radicaux, Ben Bernanke va inaugurer, mercredi soir, à l'issue de la réunion de deux jours du FOMC, le bras séculier de la Fed, la première conférence de presse post-conseil de l'histoire de la banque centrale qu'il préside. À 20 h 15, heure de Paris, « Helicopter Ben » endossera le costume de son confrère Jean-Claude Trichet le temps de répondre aux questions d'une meute de journalistes avides d'informations qu'ils devaient jusque-là se contenter de glaner à la lecture d'un communiqué sibyllin. Lequel communiqué aura été rendu public deux heures plus tôt et ne devrait pas se dédouaner de façon marquée de celui du 15 mars.

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