La ruée vers l'or propulse l'once vers un record en euros

L'once d'or a dépassé 1.080 euros, lundi. Un record qui s'explique par l'inquiétude sur les dettes publiques européennes. Et par la soif d'or des pays émergents.
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L'association indienne des fonds de pension est formelle : cette année, il n'y a que l'or qui vaille ! Depuis le début de l'année, les encours investis sur l'or ont grimpé de 37 %, pour atteindre 48 milliards de roupies, ou 1,1 milliard de dollars. Placement traditionnel dans un pays où une partie de la population n'a pas accès aux banques, l'or gagne aussi du terrain auprès des investisseurs financiers. Et pour cause.

Avec un niveau d'inflation qui devrait atteindre 9 % cette année, l'Inde présente aujourd'hui des taux d'intérêt réels quasiment négatifs qui incitent peu à opter pour les obligations d'État. Le rendement des emprunts d'État est aussi négatif en Russie et en Chine, où les matières premières alimentent une inflation galopante. En Inde, comme en Russie ou en Chine, les investisseurs ont donc tout intérêt à détenir du métal pour se protéger de la perte de valeur de leurs actifs.

Cette problématique des pays émergents se retrouve, pour des motifs différents, dans les pays développés, où le mal à combattre est moins l'inflation que la dette publique. Les rendements délirants proposés par les obligations d'État en Grèce ou au Portugal sont très rentables pour les investisseurs - mais aussi très risqués. L'once d'or a battu ce lundi un record en euro, à 1.080,94 euros par once, quelques semaines après son record historique en dollars. Pour un lingot d'or de 1 kg, il faut aujourd'hui débourser 34.300 euros, contre seulement 8.000 euros en 2000.

« Le choix de l'or permet aussi d'équilibrer un portefeuille : face à des actifs risqués, que certaines banques partiellement publiques peuvent être obligées d'acheter, le recours à l'or permet de limiter les risques », assure un gérant. La dégradation de la perspective de la note de l'Italie par Standard and Poor's la semaine dernière, et la dégradation de la Grèce par Fitch, sont venues rappeler aux banques les risques de contrepartie qu'elles encouraient.

Alors qu'elles sont partiellement responsables de cette envolée de l'or, puisque les politiques monétaires accommodantes ont tendance à alimenter la hausse des cours du métal, les banques centrales ne sont pas les dernières à engloutir de l'or. Après en avoir régulièrement vendu depuis vingt ans, elles sont devenues acheteuses nettes d'or en 2010. Et sur le premier trimestre 2011, cette tendance s'est confirmée. Les achats d'or par des banques centrales ont atteint 129 tonnes, ce qui dépasse déjà leurs emplettes des neuf premiers mois de 2010.

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