Nouvelle réunion des créanciers privés de la Grèce

Par Julien Bonnet  |   |  388  mots
Copyright Reuters
Les établissements financiers travaillent à la proposition française d'un « rollover » sur la dette grecque.

La communauté financière continue de plancher sur les modalités techniques de son soutien à la Grèce. Dans ce cadre, un groupe de créanciers privés se rencontrait mercredi à Paris sous l'égide du lobby bancaire mondial, l'Institut de la finance internationale (IIF). Charles Dallara, directeur général de l'institution avait indiqué mardi qu'une vingtaine de représentants de banques et assureurs européens seraient présents.

Cette réunion, qui se tenait au siège de BNP Paribas rue d'Antin, fait suite à celle de Rome du 27 juin. Les banques françaises avaient alors exposé leur proposition à leurs consoeurs européennes comportant deux scénarios. Le premier consiste à renouveler 70 % des sommes remboursées par la Grèce au titre des obligations arrivant à échéance entre 2011 et 2014. Sur ces 70 %, 50 % seraient replacés sur des obligations à 30 ans et les 20 % restants dans des titres sécurisés et à faible coupon. Ces titres séucrisés seraient émis par une entité supranationale, telle que le Fonds européen de stabilité financière dont la note AAA a été confirmée ce mercredi par Fitch avec une perspective stable.

Le deuxième scénario impliquerait que les détenteurs privés de titres de dette grecque consentent à renouveler entre 90 % et 100 % de leurs engagements sur des obligations à cinq ans sans garantie des États ou d'une institution européenne. Les ministres des finances de la zone euro, qui se réuniront lundi 11 juillet, devraient préciser les conditions du soutien des créanciers de la Grèce.

Défaut « sélectif »

Le programme français de « rollover » avait subi un sérieux revers lundi dernier. L'agence de notation Standard & Poor's avait en effet indiqué que ce plan s'il était mis en place, pourrait être interprété comme un défaut de paiement, ce que les participants à la négociation cherchent à éviter.

Pour sa part, l'ISDA (International swap and derivatives association) a rappelé mardi que l'application de la proposition française ne déclencherait pas le paiement des CDS, les contrats de couverture contre le risque de défaut. L'organisation professionnelle, basée à Londres, est en effet celle qui juge s'il y a ou non un « événement de crédit ». Un défaut « sélectif » décidé par une agence de notation n'entraînerait donc pas automatiquement le paiement des CDS.