Malgré les inquiétudes financières et bancaires, l'euro résiste

L'euro est remonté à ses plus hauts niveaux depuis près d'un mois face au dollar et au yen, en dépit du cri d'alarme lancé par une centaine de personnalités européennes sur l'ampleur de la crise de la dette.
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Et pourtant, il monte. L'euro résiste avec pugnacité à l'atmosphère de branle bas de combat qui se met en place pour sauver la zone qu'il représente. Alors que mardi, Jean-Claude Trichet avait évoqué la dimension systémique que prenait la crise de la dette et martelé qu'il fallait la combattre avec détermination.

Devant les blocages européens, c'est un même cri d'alarme qu'ont lancé une centaine de personnalités européennes, à l'initiative du spéculateur américano-hongrois George Soros, en adressant mercredi, par voie de presse, un appel aux gouvernements européens pour qu'ils résolvent au plus vite la crise de la dette, sous peine de « saper voire détruire » le système financier mondial. Parmi les signataires, figurent d'anciens responsables politiques tels l'Italien Massimo d'Alema, le Français Bernard Kouchner, l'Allemand Joschka Fisher ou l'Espagnol Pedro Solbes et une pleïade d'hommes d'affaires influents. Ces « Européens inquiets » proposent trois solutions pour sortir de la crise.

D'abord, la création d'un établissement financier commun doté de fonds et capable d'assurer que les pays membres respectent les règles budgétaires. Ensuite, le renforcement des contrôles et de la régulation du système financier. Enfin, une stratégie de convergence économique, « car le problème de la dette ne peut pas être résolu sans croissance ».

Optimisme des opérateurs

Le jour même, l'euro s'est pourtant hissé au-dessus du seuil de 1,38 dollar pour la première fois depuis la mi-septembre, tandis qu'il montait à un point haut d'un mois face au yen, à plus de 106,50, porté par un regain d'optimisme sur la crise de la dette. Les acteurs du marché des changes n'ont voulu voir que le verre à moitié plein en zappant le coup de pied de l'âne de la Slovaquie, qui s'est prononcée contre l'extension de la force de frappe du FESF, le Fonds européen de stabilité financière. La BCE, qui patiente depuis le 21 juillet, date de la signature de l'accord, en attendant que les Parlements nationaux le valident, voit encore une fois le calendrier différé. Mais un nouveau vote va être organisé, vraisemblablement vendredi. Les élus slovaques, qui bloquent le processus, devraient ratifier le renforcement du FESF, pour qu'il endosse le plus vite possible le rôle joué par la BCE dans les rachats d'obligations publiques des pays en détresse de la zone euro.

Les opérateurs ont préféré se concentrer sur les avancées réalisées dans la solution de la crise, à commencer par le feu vert de la troïka (les bailleurs de fonds de la Grèce que sont la Commission européenne, la BCE et le FMI), au déblocage d'une nouvelle tranche d'aide financière à Athènes, prévue début novembre. Ils ont également salué avec optimisme la présentation, par le président de la Commission, José Manuel Barroso, des propositions sur la recapitalisation des banques européennes (voir aussi pages 3 et 4), un sujet qui les obnubile.

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