Le soufflé retombe en Europe de l'Est

L'enthousiasme suscité l'an dernier par les Bourses d'Europe de l'Est, considérées comme les marchés émergents du Vieux Continent, est retombé avec la crise de la dette souveraine.
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Après s'être envolés entre 40 % et près de 75 % au cours des années 2009 et 2010, les principaux indices de cette zone subissent de grosses pressions vendeuses depuis le début de l'année. Les reculs de plus de 25 % des indices polonais, tchèque et hongrois, en devises locales, par rapport à leurs niveaux de début janvier à comparer au repli de 14,5 % du Stoxx 600 sur la même période, en attestent.

Le phénomène tient à plusieurs éléments. "Ces économies ont fortement souffert de l'accumulation de facteurs défavorables ", détaille Laurent Boudoin, directeur général de Stelphia AM. Et d'ajouter : "Le risque systémique a d'abord poussé les investisseurs à vendre sans distinction tous les actifs "à risque". En outre, la crise étant particulièrement aiguë en Europe, la crainte d'une contagion à l'Europe de l'Est a eu un impact particulièrement fort sur les marchés de cette zone. "

Baisse de l'endettement

Les craintes sont d'autant plus fortes que l'activité économique de ces pays repose essentiellement sur les exportations. Alors que leur part dans le PIB hongrois avoisine 65 %, elle s'élève 60 % pour la République Tchèque. Certes, la réaction des investisseurs est sans commune mesure avec celle de 2008 : à l'époque, le risque de voir certains pays d'Europe de l'Est faire faillite s'était traduit par une chute de plus de 50 % des indices polonais, tchèque et hongrois. Reste que leurs atouts - surplus de croissance et effet de convergence avec la zone euro - qui faisaient jusque-là leur succès, sont aujourd'hui menacés.

"Pourtant, ces économies présentent des fondamentaux relativement solides", relève Laurent Boudoin. Ce dernier évoque notamment la baisse des niveaux d'endettement avec des ratios de dette sur PIB de 40 % pour la République Tchèque et de 57 % pour la Pologne. Et cela, avec des perspectives de croissance de 2 % pour la première et comprises entre 3 et 4 % pour la seconde pour 2012. Malgré tout, " tant que le risque systémique dominera en Europe, les fondamentaux seront mis de côté ", conclut Laurent Baudoin.

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