Drouot, la dernière vente 2008

Par Jérôme Stern  |   |  471  mots
Avant de fermer ses portes, Drouot accueille une vacation de haut niveau. Avec quelques œuvres de grande qualité, dépassant plusieurs centaines de milliers d'euros. Et quelques autres nettement plus abordables.

Claude Aguttes est sans doute le commissaire priseur de l'année. D'abord parce que cet officier ministériel qui a débuté en Auvergne a su transformer avec succès son étude de Neuilly sur Seine tout en présentant ses plus belles enchères à Drouot. Ensuite parce que travaillant étroitement avec l'expert Dan Coissard, il a pu réunir deux à trois fois l'an nombre de tableaux de très grande qualité. Enfin parce qu'il vient de racheter la société de ventes Anaf à Lyon-Broteaux, confirmant ainsi son cinquième rang tricolore en terme de chiffre d'affaires annuel.

Déjà en 2007, Claude Aguttes avait terminé l'année avec panache, dans une des dernières vacations de Drouot avec une toile de Joan Miro adjugée 11,6 millions d'euros et un grand tableau de Kandinski vendu 1,7 million.Cette fin d'année encore, il récidive, toujours avec le soutien de Dan Coissard, avec une vente juste avant Noël, juste avant la fermeture de l'hôtel des ventes parisien (qui devrait recevoir un sérieux coup de rajeunissement cet été), vente composée de deux parties.

La première est dédiée à la peinture russe, locale ou celle des artistes russes de l'Ecole de Paris. On trouve, notamment un "Marché aux fleurs" de Georges Lapchine (estimation autour de 50.000 euros), un "Grands boulevards" d'Alexis Korovine (130.000 euros), un portrait par Vasikli Shukhaev (150.000 euros) ou une peinture réalisée pour un cabaret parisien par l'artiste géorgien Lado Goudiachvili (1,2 million d'euros). L'occasion de constater si les nouvelles fortunes russes, jusque là très actives en salles des ventes notamment à Paris, seront à nouveau présentes en ces temps de crise.

Ce sera également l'occasion de voir si la tempête financière a touché d'autres acheteurs plus discrets mais tout aussi nantis. La deuxième partie de la vacation présente des peintures orientaliste, impressionniste et moderne, souvent de haut niveau. On peut signaler une rare "Fête à Marrakech" sur fond d'or et argent de Jacques Majorelle (600.000 euros) ou une "Danseuse s'habillant", pastel d'Edgar Degas (400.000 euros), un curieux "Squelette" de Paul Delvaux (130.000 euros). 

Moins onéreux, mais de très bonne signature, une gouache de 1956 de Joan Miro (30.000 euros), une "Rue de village" de Gustave Loiseau (15.000 euros), un "Bouquet de roses", aquarelle de Giovanni Boldini (15.000 euros) ou "Le pont" d'Alexandre Altmann (15.000 euros). Enfin, entre 3 et 10.000 euros, on peut noter un "Corps de ferme" d'Alexandre Benois, une "Maternité" de Georges Artemoff, un "Paysan" de David Burliuk, un "Bord d'oued" d'Henri-Jean Pontoy, un "Nu blond" de Jean Cavailles ou "Le port de Boulogne" de Frans Maserel.

Enfin la vente s'achève par un plâtre de Jean Arp (5.000 euros), un "Torse feminin" de Jean Fautrier (25.000 euros) et l'inévitable table "Grecque" de Diego Giacometti (30.000 euros ).

Le 22 décembre, Drouot Richelieu, salles 4 et 6 (14h30), renseignements: www.aguttes.com