La règle d'or budgétaire devient un enjeu politique majeur

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Dans un monde idéal, sans arrière-pensée politique, la nécessité de rééquilibrer le plus vite possible les finances publiques devrait emporter l'adhésion de tous. Mais en France, comme aux États-Unis (lire notre Événement pages 2 et 3), cette question est l'otage des intérêts partisans. D'un côté, Nicolas Sarkozy qui, dans une lettre rendue publique mardi, exhorte les parlementaires à « se rassembler » au-delà « des intérêts partisans » pour remettre en ordre les comptes publics du pays. Un appel à la mobilisation au cas où le Congrès devrait être convoqué pour modifier la Constitution et y inscrire une règle d'or prévoyant l'obligation d'un retour à l'équilibre budgétaire. De l'autre, les oppositions de gauche et de droite qui refusent de valider la gestion des finances publiques de l'actuel quinquennat. C'est le cas des ténors du Parti socialiste. À droite, les critiques fusent aussi. « Ce n'est pas maintenant, alors que nous sommes en fin de mandature, qu'il faut se lancer dans une telle démarche. Le gouvernement peut très bien montrer l'exemple en appliquant cette règle d'or pour le budget 2012.

Rappel des responsabilités

On verrait à qui s'adressent les efforts budgétaires incontournables », a déclaré à l'AFP le député villepiniste, Jean-Pierre Grand. Reste à savoir quel est l'objectif de l'Élysée. Est-il si urgent de modifier la Constitution sachant qu'aucun budget n'a été voté à l'équilibre depuis 1975, ce qui permet d'ailleurs de rappeler aux uns et aux autres leurs responsabilités ? Les agences de notation ont-elles réellement la France dans leur viseur, ce qui expliquerait une telle urgence ? Ou est-ce simplement une façon de mettre les socialistes face à leurs responsabilités et de laisser les Français juges de leur attitude sur ce sujet délicat ? Le PS a d'ores et déjà pris les devants. Son programme présidentiel fait de la réduction du déficit budgétaire et de la dette publique une priorité pour les années à venir. Dans ce contexte, l'exécutif se risquera-t-il à convoquer le Congrès ? François Fillon prendra sa décision à l'automne sur une éventuelle convocation, après les élections sénatoriales du 25 septembre qui renouvelleront près de la moitié de l'effectif.

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