Christine Lagarde prône une recapitalisation « urgente » des banques européennes

Pour la directrice générale du Fonds monétaire international, les établissements financiers européens doivent se restructurer, en utilisant avant tout des fonds privés.
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Christine Lagarde était aussi de la partie à Jackson Hole, lors de la grand-messe des banquiers centraux. Et son intervention a été remarquée. Pour sa première allocution d'envergure depuis sa prise de fonctions en juillet, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) a plaidé tout à la fois pour une politique économique de croissance, une politique monétaire souple et surtout pour une recapitalisation « urgente » et « substantielle » des banques européennes. Et ce, pour éviter une propagation de la crise de la dette à davantage de pays du Vieux Continent. « C'est la clé pour couper la chaîne de contagion », a-t-elle insisté. Et de fait, certaines banques risquent d'en éprouver le besoin, à l'instar de la Banque postale en France (lire page 11)

Pas de pénurie

Selon Christine Lagarde, cette recapitalisation doit passer dans un premier temps par la recherche de fonds privés, puis par l'utilisation de fonds publics « si nécessaire ». Une déclaration qui fait écho aux inquiétudes de la Fed de New York il y a dix jours sur le niveau de liquidités des banques européennes : elle craint que celles-ci viennent puiser dans les fonds de leurs filiales américaines. Selon les estimations de Morgan Stanley dans le « Wall Street Journal » du 18 août, les banques européennes ont satisfait leurs besoins de liquidités à 90 % pour 2011, mais devront encore lever 80 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année.

Déjà, au lendemain de la publication des tests bancaires de résistance, Jean-Louis Mullenbach, du cabinet Bellot Mullenbach & Associés, constatait que : « Le besoin total de recapitalisation de 2,5 milliards d'euros affiché par l'Autorité bancaire européenne est insignifiant au regard des enjeux auxquels les banques européennes font actuellement face et des anticipations des marchés » (lire « La Tribune » du 18 juillet). Entre janvier et avril, plusieurs établissements bancaires avaient déjà engagé un total de 60 milliards d'euros pour se recapitaliser avant l'échéance des « stress tests ». Sans cela, 20 banques (contre 8 au final) auraient échoué. En mars, la Banque d'Espagne évaluait les besoins de recapitalisation du secteur bancaire de la péninsule à 15,152 milliards d'euros. Pour sa part, Jean-Claude Trichet a écarté, à Jackson Hole, l'idée selon laquelle l'Europe pourrait être confrontée à une pénurie de liquidités, compte tenu des efforts qu'elle a consentis pour combattre la crise financière.

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