Les banques centrales exhortent les politiques à agir

Le président de la Fed, Ben Bernanke, s'est à nouveau engagé à recourir à tous les outils nécessaires pour stimuler l'activité mais plaide pour une relance vigoureuse de l'économie américaine. Prochain rendez-vous : le 21 septembre.
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Pour la vingt-neuvième année consécutive, le symposium de Jackson Hole, dans les montagnes du Wyoming, réunissait en cette fin août les banquiers centraux les plus puissants de la planète et le gratin de la finance mondiale, sous la houlette de la banque de réserve de Kansas City. Cette grand-messe, avant tout académique, était pourtant attendue avec fébrilité par les marchés, dans un contexte de turbulences financières presque convulsives. Le coup de froid qui s'abat sur les économies des pays riches, à un moment où l'inflation refait surface, se double des crises de la dette souveraine des maillons faibles de la zone euro et des finances publiques des États-Unis, qui leur ont valu une humiliante sanction de l'agence de notation Standard & Poor's : le retrait de leur précieux triple A.

Tout se passe comme si la tempête financière déclenchée à la mi-2007 par la crise des subprimes, aggravée par la faillite de la banque Lehman Brothers en septembre 2008 puis par le plongeon dans la récession des grands pays industrialisés, ne devait pas connaître de répit, forçant les banques centrales à jouer un rôle inédit de pompiers à plein-temps, obligées d'occuper le terrain sans interruption en puisant dans leur boîte à malice des solutions à une crise elle aussi sans précédent.

La Banque centrale européenne, qui avait été la première à plonger dans le grand bain dès le début août 2007 en injectant massivement des liquidités, a dû reprendre du service en août dernier devant la contamination de la crise grecque à de grandes économies (lire ci-dessous). La Réserve fédérale dont l'opération, qui porte le nom de code de « QE2 », lancée début novembre 2010 pour un montant de 600 milliards de dollars d'achats de titres de la dette publique américaine, a été finalisée le 30 juin dernier, continue de réinvestir les produits de ses achats de titres engrangés depuis 2008, lors de la première phase d'assouplissement quantitatif. On attendait de Ben Bernanke, son président, qu'il clarifie sa position sur un hypothétique « QE3 » et tout du moins qu'il apporte de nouvelles réponses aux défis du jour, à commencer par la croissance anémique de 1 % du PIB en rythme annualisé, comme il s'y était engagé lors de la dernière réunion de la Fed le 9 août. Outre la promesse de maintenir les taux à un niveau voisin de zéro pendant au moins deux ans, le patron de la Fed avait également promis de recourir à toute « la panoplie d'outils » dont il dispose pour stimuler l'économie. Promesse réitérée vendredi, sur fond de diagnostic sombre sur l'économie américaine et de semi-échec des deux « QE » pour stimuler la croissance et l'emploi. Parmi ces mesures, que Bernanke n'a pas détaillées, figurent l'augmentation de la maturité du portefeuille de la Fed ou la baisse des taux sur les réserves des banques placées auprès de l'institution. Outils qui seront passés sous revue lors de la prochaine réunion de la Fed prolongée d'une journée, les 20 et 21 septembre, mais il semble bien que le « QE3 » potentiel ait du plomb dans l'aile. Une aubaine pour le dollar qui en a profité pour s'offrir un rebond généralisé.

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