Immobilier : un « coup de massue » peut-être pas aussi meurtrier que cela

Le dispositif Scellier sera supprimé fin 2012 tout comme le prêt à taux zéro pour l'acquisition de biens anciens. Les spécialistes redoutent un gel de la production de logements.
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Pour les primo-accédants, comme pour les investisseurs, les mesures annoncées par François Fillon, à savoir la suppression du prêt à taux zéro pour des logements anciens et la fin du dispositif Scellier, fin 2012, pour l'investissement locatif sont un véritable coup de massue. Et ce, d'autant plus que, d'après de récentes statistiques, les primo-accédants se tournent davantage vers l'ancien, moins cher, que vers le neuf. « Le montant des prêts accordés, sans être très important, constituait tout de même un secours non négligeable pour l'accession à la propriété, voire un facteur de décision décisif », souligne Sandrine Allonier, directrice de la communication de Meilleurtaux.com.

La surprise est d'autant plus grande que le gouvernement venait tout juste de prolonger le dispositif Scellier jusqu'en 2015 alors que celui-ci venait à expiration fin 2012. Une décision « déconcertante » pour Benjamin Nicaise, président de Cerenicimo, plate-forme d'investissement immobilier, qui prédit un « coup dur » pour le marché de la construction, ce dispositif étant considéré comme son principal soutien. « Cette mesure devrait donc paralyser la construction, mais aussi l'achat de foncier et l'investissement locatif », ajoute ce professionnel. « Le bâtiment est le secteur le plus impacté par le plan de rigueur qui va coûter des milliers d'emplois », s'indigne de son côté Patrick Liébus, président de la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

De fait, les promoteurs ne réalisent plus aucune opération en « blanc » aujourd'hui, c'est-à-dire sans avoir l'assurance de remplir au moins 50 % voire 100 % des programmes prévus. Faute de candidats avérés, ils ne produiront donc pas de nouvelles opérations. Résultat : si les promoteurs ralentissent drastiquement leur production, la pénurie de logements connue dans les grandes agglomérations françaises risque bel et bien de s'intensifier et ce, alors que le gouvernement semblait pourtant fermement décidé à lutter contre ce fléau. Raison pour laquelle plusieurs professionnels estiment d'ores et déjà que l'État ne pourra pas en rester là et devrait rapidement revoir sa copie.

D'autres sont d'ailleurs beaucoup moins alarmistes : « L'avantage de ces mesures, soutiennent en coeur Sandrine Allonier et Philippe Taboret, directeur général de Cafpi, c'est qu'elles sont de nature à rassurer les marchés et à préserver des taux de crédit bas pour cette fin d'année. Ce qui est aujourd'hui l'essentiel pour tout candidat à l'accession à la propriété. »


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