Yémen : Accord en Suède sur des listes d'échange de prisonniers

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Yemen: accord en suede sur des listes d'echange de prisonniers[reuters.com]
(Crédits : Tt News Agency)

RIMBO, Suède (Reuters) - Le mouvement houthi et la coalition conduite par l'Arabie saoudite ont échangé mardi des listes contenant les noms de quelque 15.000 prisonniers qui doivent être échangés en signe de bonne volonté entre les parties représentées à la conférence de paix sur le Yémen.

Chaperonnées en Suède par les Nations unies, ces discussions doivent durer jusqu'à jeudi, mais elles n'ont pas encore permis d'aplanir les divergences entre belligérants notamment sur un éventuel cessez-le-feu à Hodeïda, sur la réouverture de l'aéroport de Sanaa et sur le renflouement de la banque centrale.

La réouverture de l'aéroport est, avec une trêve à Hodeïda et d'autres mesures destinées à "rétablir la confiance", un des grands objectifs de la session de négociations organisée par l'émissaire des Nations unies, la première depuis deux ans.

Selon les délégués, l'échange de prisonniers doit se tenir via deux aéroports, celui de Sanaa, dans le Nord, et celui de Sayoun, dans le Sud, sous la supervision des Nations unies et du Comité international de la Croix-Rouge.

"Nous avons échangé plus de 7.000 noms d'individus, y compris ceux de 200 hauts gradés", a déclaré Ghaleb Mutlaq, membre de la délégation houthie.

Le ministre des Affaires étrangères d'Abd-Rabbo Mansour Hadi a de son côté écrit sur Twitter que le gouvernement avait soumis une liste de 8.576 prisonniers, parmi lesquels figurent des militants et des journalistes.

Le CICR a prévenu mardi que l'échange de prisonniers pourrait prendre plusieurs semaines et nécessiter le rapatriement de resssortissants appartenant à des pays tiers.

De source proche des discussions, les pourparlers de mardi doivent se concentrer sur le sort d'Hodeïda, grande ville portuaire de la mer Rouge par laquelle transite l'essentiel de l'aide humanitaire destinée à la population yéménite.

Les deux parties sont d'accord pour conférer un rôle à l'Onu dans les infrastructures portuaires mais elles divergent sur le sort de la ville elle-même. Les Houthis souhaitent que la cité devienne une zone neutre tandis que le gouvernement Hadi entend en reprendre le contrôle.

Plusieurs sources ont déclaré mardi que les Nations unies avaient renouvelé mardi leur proposition de faire d'Hodeïda une ville neutre et qu'une entité provisoire soit mise sur pied pour l'adminstrer tout en appelant les différentes parties impliquées à quitter la ville.

Les Saoudiens et leurs alliés, qui se sont engagés militairement en 2015 pour rétablir Abd-Rabbo Mansour Hadi dans ses fonctions, veulent aujourd'hui sortir d'une guerre coûteuse contre les Houthis, un mouvement appuyés par l'Iran qui contrôlent depuis 2014 la capitale yéménite, Sanaa.

De leur côté, les alliés occidentaux qui fournissent armes et renseignements à la coalition arabe souhaitent trouver rapidement une issue au conflit qui a fait des dizaines de milliers de morts et exposé plus de huit millions de Yéménites à la famine, un nombre "en forte augmentation", selon le CICR.

(Aziz El Yaakoubi avec Stephanie Nebehay à Genève, Nicolas Delame pour le service français)