Après l'inculpation de son président, le Kosovo fait l'impasse sur des négociations avec la Serbie

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Apres l'inculpation de son president, le kosovo fait l'impasse sur des negociations avec la serbie[reuters.com]
(Crédits : Agron Beqiri)

PRISTINA (Reuters) - Le gouvernement kosovar ne participera pas ce week-end aux discussions sous médiation américain prévues à la Maison blanche avec la Serbie, a annoncé jeudi le Premier ministre, au lendemain de l'inculpation du président Hashim Thaçi pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Hashim Thaçi et son Premier ministre, Avdullah Hoti, devaient s'entretenir à Washington avec une délégation serbe dans l'objectif de normaliser les relations avec Belgrade, qui ne reconnaît pas l'indépendance de l'ancienne province serbe, proclamée en 2008.

"Du fait de ces nouveaux développements, je dois rentrer à Pristina pour gérer la situation", explique Hoti sur sa page Facebook.

Le chef du gouvernement kosovar, qui était à Bruxelles pour une rencontre avec des représentants de l'Union européenne, précise qu'il a informé le médiateur américain Richard Grenell.

Le Bureau du procureur spécial sur le Kosovo (SPO), qui siège à La Haye, a annoncé mercredi la mise en accusation d'Hashim Thaçi, ancien chef de la guérilla kosovare, pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité entre 1998 et 2000, dont une centaine de meurtres.

Elu président du Kosovo en 2016, Hashim Thaçi a été l'un des chefs de l'Armée de libération du Kosovo (UCK) pendant l'insurrection de 1998-2000 contre les forces de Belgrade dans l'ancienne province serbe.

Il n'a fait aucun commentaire en public depuis l'annonce de son inculpation mais s'est défendu par le passé de toute implication dans des faits relevant de la catégorie des crimes de guerre.

Les chambres spécialisées pour le Kosovo et le bureau du procureur spécial ont été créés en 2015 après la dissolution du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie. Financées par l'Union européenne, elles relèvent du droit kosovar mais sont composées de magistrats internationaux.

(Fatos Bytyci; version française Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André, édité par Jean-Michel Bélot)