Échouage record de dauphins sur les côtes françaises

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Echouage record de dauphins sur les cotes francaises[reuters.com]
(Crédits : Stephane Mahe)

par Stéphane Mahe

Cancale, FRANCE (Reuters) - Le nombre croissant de dauphins retrouvés morts échoués sur la côte atlantique française menace la survie des populations locales de mammifères, s'inquiètent les biologistes marins.

La grande majorité de ces cétacés, souvent mutilés au moment de leur capture, se noie dans les filets des chalutiers. Leurs autopsies montrent de nombreuses fractures, des incisions profondes et des queues et nageoires cassées.

Les dauphins communs sont les plus durement touchés par les prises accessoires.

"Nous atteignons des taux de mortalité tels que la survie de la population de dauphins communs dans le golfe de Gascogne est menacée", déclare Morgane Perri, biologiste marine de l'association Al Lark en Bretagne, dans l'ouest de la France.

"Au cours des trois dernières années, on a dénombré plus de 1.000 morts (dauphins et marsouins) sur une période de quatre mois chaque hiver", ajoute-t-elle.

Les scientifiques estiment par ailleurs que les carcasses des dauphins retrouvés sur les plages françaises ne représentent qu'une petite fraction du nombre total de morts survenues au large des côtes. Ils précisent que le bilan réel pourrait être cinq à dix fois plus élevé.

Spécialisé dans l'étude de l'état de conservation des mammifères marins dans les eaux françaises, l'Observatoire Pelagis à la Rochelle indique que l'espèce est d'autant plus en danger que son rythme de reproduction est lent.

Si les dauphins sont capturés dans les eaux atlantiques depuis plusieurs décennies, les scientifiques affirment néanmoins que la hausse des saisies ces dernières années résulte des changements dans les pratiques de pêche.

"On est à plus de 80% d'animaux morts dans les engins de pêche", affirme Hélène Peltier, chercheuse à l'observatoire rochelais.

Des systèmes de répulsifs acoustiques, conçus pour éloigner les dauphins des bateaux de pêche, sont actuellement testés sur la côte atlantique, mais d'autres mesures doivent également être envisagées pour réduire les captures accidentelles.

"Il n'y a pas de technique miracle", déplore Hélène Peltier.

(Stephane Mahe; version française Juliette Portala)