La baisse des prix en zone euro se confirme et préoccupe la BCE

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Zone euro: la baisse des prix en aout confirmee[reuters.com]
(Crédits : Benoit Tessier)

BRUXELLES (Reuters) - Les prix à la consommation dans la zone euro ont baissé en août, a confirmé jeudi Eurostat, et si la chute des prix de l'énergie explique en partie cette évolution, l'inflation de base a décéléré, ce qui est plus préoccupant pour une Banque centrale européenne (BCE) soucieuse de ne pas laisser se développer des tensions déflationnistes.

Le taux d'inflation dans les 19 pays ayant adopté la monnaie unique ressort à -0,2% en rythme annuel après +0,4% en juillet, comme en première estimation.

En excluant les éléments volatils que sont l'énergie et les produits alimentaires non transformés, les prix ont augmenté de 0,6% seulement le mois dernier par rapport à août 2019, après +1,3% en juillet.

Une mesure encore plus étroite, qui exclut également le tabac et l'alcool, ressort à +0,4% en rythme annuel contre +1,2% le mois précédent.

L'inflation dans l'union monétaire s'éloigne ainsi de l'objectif de la BCE, qui vise une hausse des prix légèrement inférieure à 2% sur un an.

L'institution de Francfort n'a pas modifié sa politique monétaire à l'issue de sa réunion jeudi dernier mais sa présidente, Christine Lagarde, a laissé entendre que l'évolution de l'inflation était surveillée de près, a fortiori dans le contexte récent d'appréciation de l'euro, qui est susceptible de freiner les prix.

Jeudi, Olli Rehn, le gouverneur de la banque centrale finlandaise, est allé un peu plus loin en estimant que la zone euro risquait de "tomber dans un piège de croissance économique et d'inflation lentes pendant une longue période".

"L'inflation dans la zone euro est constamment trop basse et il existe un risque que cette tendance se poursuive", a-t-il ajouté en réaffirmant que la BCE devait maintenir une politique de soutien à l'économie et à l'emploi pour assurer le retour à la stabilité des prix.

De son côté, Luis de Guindos, le vice-président de la BCE, a estimé que le taux de change était un déterminant "fondamental" de l'inflation.

"Les changes sont une variable économique fondamentale qui affecte les importations, les exportations et l'inflation ou la déflation importées", a-t-il dit lors d'un séminaire en ligne.

Luis de Guindos a ajouté que la BCE ne pouvait pas se satisfaire de sa propre prévision d'inflation (1,3% pour 2022) mais il a minimisé le risque de déflation.

(Jan Strupczewski, version française Patrick Vignal et Marc Angrand; édité par Blandine Hénault)