Birmanie : La police lance des grenades assourdissantes pour disperser des manifestants

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Birmanie: la police lance des grenades assourdissantes pour disperser des manifestants[reuters.com]
(Crédits : Stringer)

(Reuters) - La police birmane a fait usage mardi de grenades assourdissantes pour disperser des manifestants qui s'étaient à nouveau réunis dans la plus grande ville du pays, Rangoun, pour protester contre le coup d'Etat militaire du 1er février, ont déclaré des témoins.

Pour la plupart munis de casques de protection et de boucliers de fortune, les contestataires ont pris place derrière des barricades en différents points de Rangoun pour scander des slogans contre la junte militaire, qui a chassé du pouvoir et emprisonné la dirigeante démocratiquement élue Aung San Suu Kyi.

D'après la presse locale, des manifestants se sont aussi rassemblés dans d'autres régions du pays.

Aucun blessé n'a été rapporté pour le moment lors de cette nouvelle journée de manifestations, alors qu'au moins 21 contestataires ont été tués depuis le début du mouvement.

Le putsch du mois dernier a stoppé les tentatives d'avancées de la Birmanie vers une démocratie après quasiment 50 ans de règne militaire, provoquant la condamnation de puissances occidentales dont les Etats-Unis, qui ont imposé des sanctions contre des représentants de la junte birmane, et une inquiétude grandissante parmi les pays de la région.

Les ministres des Affaires étrangères des pays d'Asie du Sud-Est doivent s'entretenir dans la journée avec l'armée birmane dans l'espoir de stopper la répression sanglante, deux jours après que les forces de sécurité ont tué au moins 18 manifestants.

S'exprimant dans un entretien télévisé lundi soir, le chef de la diplomatie singapourienne a déclaré que ses homologues de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) et lui-même se montreraient francs lorsqu'ils s'entretiendront par visioconférence avec un représentant de l'armée birmane. Vivian Balakrishnan a dit que l'Asean allait encourager un dialogue entre la junte militaire et Aung San Suu Kyi.

Cette démarche des pays de la région a provoqué des critiques, certains y voyant une manière de légitimer le régime militaire.

(Bureaux de Reuters; version française Jean Terzian)