Dossier Les métaux stratégiques, nerf de la guerre de la transition énergétique - Page 2

terres rares
Le néodyme, le praséodyme, le dysprosium, le manganèse, le cobalt, le lithium, le nickel, le graphite, le cuivre et bien d'autres sont en effet cruciaux pour le fonctionnement des voitures électriques, des éoliennes offshore, ou encore des panneaux solaires et des systèmes électriques... Autant de métaux qui donneront leur nom aux grandes batailles économiques de demain. Car une bonne partie d'entre eux - notamment les terres rares, ces 17 matières minérales aux spécificités uniques -, sont largement extraits et/ou raffinés en Chine, et se retrouvent par conséquent au coeur des tensions économiques et géopolitiques qui rythment les relations diplomatiques entre Pékin d'un côté et Washington et Bruxelles de l'autre. D'où cette crainte des puissances occidentales : la Chine, dont les besoins en métaux ne cessent par ailleurs d'augmenter, va-t-elle leur couper les robinets ? Des deux côtés de l'Atlantique, ce scénario inquiète. De quoi sonner le tocsin pour sortir au plus vite de cette dépendance d'autant plus dangereuse que ces métaux critiques sont également utilisés dans d'autres secteurs stratégiques, comme la défense et l'espace, et l'industrie numérique. L'heure est donc à la relocalisation de la production. Et chacun y va de sa stratégie en fonction des atouts dont il dispose. Quand les Etats-Unis reprennent leurs pics et leurs pioches pour creuser leur sous-sol (et développer le raffinage), les Européens, dépourvus de mines, misent sur le recyclage, notamment en France. Mettre fin à cette dépendance est en effet central dans la vision de l'Etat français, du moins dans celle d'Emmanuel Macron, qui en a fait l'une des priorités du plan d'investissements France 2030.