L'Afrique du Sud en haleine avant le coup d'envoi

Sur la route, dans la rue, les bars, l'effervescence est à son comble de Soweto au quartier chic de Sandton pour accueillir un événement planétaire, le Mondial de football. Une première en Afrique. Reportage.

« This is it », rappelle la Fifa à l'aide de panneaux publicitaires géants dans les rues de Johannesburg et de spots diffusés sur SABC, la télévision nationale. De Soweto à Sandton, le quartier des hôtels chics où logeront les délégations internationales, nul besoin pourtant de rappeler que c'est le début de la Coupe du monde en Afrique du Sud.

Déjà le maillot jaune des Bafana Bafana, l'équipe nationale est sur toutes les épaules depuis plusieurs semaines. Tous les vendredis ont été décrétés « Fifa day ». Dans les entreprises, les administrations, dans les hôtels, à la télévision, chacun joue le jeu de porter un maillot de football, et malgré son prix (600 rands-60 euros), celui de l'équipe nationale fait l'unanimité. Nelson Mandela lui-même l'a enfilé jeudi dernier pour recevoir les membres de l'équipe à Johannesburg.

Et puis les drapeaux. Le drapeau multicolore de l'Afrique du Sud flotte bien sûr partout, mais il n'est pas un bar ni un commerçant chez qui il ne côtoie des dizaines de pavillons algériens, italiens, nigérians, formant de jolies combinaisons de couleurs. Au feu rouge, les marchands ambulants abondent de fanions pour fixer à la vitre ou de chaussettes de rétroviseurs aux couleurs nationales. Depuis quelque temps, même la réplique du trophée fleurit partout. « L'excitation ne cesse de monter depuis un mois », confirme Graeme Joffe, ancienne gloire de la télé et parrain de fan-clubs à Johannesburg. « L'enthousiasme serait à son comble si l'un des 5 pays d'Afrique qualifiés parvient en finale. Mais pour les Bafana Bafana, ce serait déjà immense de passer le premier tour », relativise-t-il.

 

À Soweto, le quartier mythique du sud-est de la ville, Lebo Malepa résume la fierté de tout un peuple d'accueillir l'événement. Pour ce natif de la township, « la Coupe du monde sera africaine ». En face de l'auberge de jeunesse qu'il a fondée en 2003, la vaste étendue aménagée par ses soins reçoit maintenant des sièges en plastique rangés devant un écran de fortune. Tout autour, les drapeaux des nations engagées dans la compétition. Pour l'instant, ce sont les enfants du quartier qui s'égayent sur cette grande étendue verte. Au loin, derrière les voies ferrées qui traversent la township, on aperçoit le stade Orlando qui accueille vendredi, la veille du coup d'envoi, un gigantesque concert événement (voir page culture).

À l'instar des « backpackers » étrangers qui affluent, sac au dos, chez Lebo, une foule jeune, métissée et enthousiaste devrait également se déplacer en masse sur la Mary Fitzgerald Square, à Newtown. Au centre du quartier « culturel » de Johannesburg, défini ainsi de par la proximité des salles de théâtre et de concert, un écran géant a été installé et le grand terre-plein central aménagé en conséquence, avec de chaque côté de la place, des buvettes aux couleurs de la Castle, la bière locale.

 

L'ambiance devrait être tout aussi décontractée pour suivre les matchs sur 7th Street à Melville, le quartier branché dans les hauteurs de Johannesburg. Parmi les rues calmes de ce quartier résidentiel, il en est une, en pente, dont les bâtisses ne sont pas sans faire penser aux immeubles de La Nouvelle-Orléans. De haut en bas, les cafés ont pignon sur rue. Même insouciance du côté de Hatfield à Pretoria, la capitale administrative d'Afrique du Sud, ou Morningside à Durban sur la côte Est.

Dans ces dernières villes, tout comme à Johannesburg, les ouvriers de la voirie ont travaillé d'arrache-pied et jusqu'au dernier moment pour finir de restaurer les routes, fleurir les bas-côtés et installer de nouveaux équipements. De l'avis des habitants, les abords des stades sont méconnaissables. Pour y arriver, on emprunte de larges avenues bien éclairées, bordées de panneaux de signalisation flambant neufs.

À l'entrée de la ville de Durban, le profil du stade Moses'Mabhida se découpe sur l'horizon, majestueux. Avec ses 94.000 places, ce gigantesque équipement a de quoi faire frémir. De par le nombre de « vuwuzele », les trompettes de supporters, qu'il peut contenir et qui transforment toute manifestation en joyeux bourdonnement assourdissant et continu.

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