Incendies, explosions, fuites d'hydrocarbures ou de produits chimiques... La liste est longue, hélas, des incidents ou accidents qui émaillent régulièrement la vie de nos entreprises industrielles. Avec leur cortège de morts parfois, de blessés souvent, de pollution... Pourtant, les pouvoirs publics empilent réglementation sur réglementation pour tenter de limiter les accidents, ou au moins leurs effets sur les populations. Les entreprises travaillent d'arrache-pied sur le sujet, traquant les moindres « signaux faibles », la plus petite dérive. Mais l'homme et ses constructions restent faillibles. Même sur les sites présentant le plus de dangers potentiels, la routine finit par s'installer et les bons réflexes par s'oublier.

En parallèle, notre société semble devenir de plus en plus allergique au progrès technique et à ses risques. « Elle n'accepte plus qu'il y ait une sorte de tribut à payer pour profiter des avantages de ce progrès », nuance Gilles Motet, directeur scientifique de la Fondation pour une culture de la sécurité industrielle. Les entreprises sont donc condamnées à intensifier davantage encore leurs efforts dans ce domaine. Un travail sans fin, qui exige de toujours rester sur le qui-vive, de remobiliser régulièrement les équipes. Un travail aux confins de nombreuses disciplines techniques, juridiques, politiques et sociologiques. Mais un travail passionnant, comme en témoigne l'enthousiasme des experts que nous avons rencontrés.