Solaire : une facture de 2 milliards d'euros pour les ménages français en 2020 ?

Par Greeen Univers  |   |  463  mots
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La filière photovoltaïque pourrait coûter aux ménages français plus de 2 milliards d'euros par an à l'horizon 2020, selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE) qui présente cette future facture salée dans son rapport d'activité 2010.

Alors que la situation est à nouveau extrêmement tendue dans le secteur avec une offensive des entreprises et des organisations professionnelles contre le projet de cahier des charges des futurs appels d'offres solaires, ce document ne va pas contribuer à apaiser les esprits !

S'il n'évoque que très brièvement les futurs appels d'offres, le rapport de la CRE insiste sur le coût de l'énergie solaire pour les ménages via la contribution au service public de l'électricité (CSPE), payée par tous les consommateurs d'électricité. "La filière photovoltaïque aura un impact important sur les charges de service public financées par les consommateurs", indique le document. En 2011, 29% des charges prévisionnelles de service public sont dues au photovoltaïque, soit environ 1 milliard d'euros, chiffre la CRE.

Une facture salée en 2020

A plus long terme, la CRE se livre à des projections pour évaluer le montant futur de ces charges, en tenant compte à la fois de l'impact du tarif d'achat fixé par l'arrêté tarifaire du 11 mars 2011 et également des charges dues aux installations basées sur les précédents tarifs d'achat. Selon ses hypothèses, le coût des charges atteindrait à l'horizon 2020 entre 390 et 420 millions d'euros par an pour les nouvelles installations et entre 1,4 et 2 milliards d'euros par an pour les installations basées sur les anciens tarifs.

En tenant compte des installations qui devraient se développer dans le cadre des futurs appels d'offres, les charges de service public liées à l'ensemble de la filière photovoltaïque à l'horizon 2020 "seront probablement supérieures à 2 milliards d'euros par an, soit environ 0,1 % du PIB", chiffre la CRE.

Ce document risque de crisper un peu plus les acteurs de la filière, déjà très remontés par le projet de cahier des charges pour les installations en toiture et au sol de plus de 100 kW. Le Comité de liaison des énergies renouvelables (CLER) évoque ainsi un véritable "acharnement" en estimant notamment que l'Etat "exige des candidats toute une série de documents, informations et garanties dont il est impossible de comprendre l'utilité, quand ils ne sont pas tout simplement impossible à produire, notamment pour les PME et les collectivités locales". Il affirme également que "le saucissonnage en de nombreux lots, dont près de la moitié concerne des technologies très peu matures rend quasi impossible l'atteinte de l'objectif global de 360 MW sur 2 ans pourtant déjà très faible."

Et nombre de PME s'inquiètent pour leur avenir et cherchent à se développer à l'étranger, à l'image de Coruscant, une jeune société spécialisée dans les ombrières photovoltaïques, un type d'installation qui ne devrait pas être admis dans le cadre des futurs appels d'offres, selon le projet de cahier des charges.