L'Europe prépare des sanctions contre la Libye

Les 27 États Membres sont sur le point d'adopter des « mesures supplémentaires », afin de punir le régime de Kadhafi, responsable d'une répression qui aurait fait plus de 600 morts.
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Le temps du rapprochement avec la Libye est bien terminé. Face à la violente répression du régime du colonel Mouammar Kadhafi, qui a déjà fait au moins 640 morts, les États membres de l'Union européenne (UE) se sont mis d'accord mercredi sur une déclaration commune dans laquelle ils se disent prêts à prendre des « mesures supplémentaires » à l'égard de la Libye. Ce qui, traduit du langage diplomatique, signifie des sanctions. Celles-ci devaient être discutées dans la nuit de mercredi à jeudi par les experts des 27.

Plus tôt dans la journée, plusieurs pays européens avaient déjà exprimé leur volonté de sévir à l'égard du numéro un libyen. À Paris, Nicolas Sarkozy a pressé l'UE d'adopter des « sanctions concrètes afin que tous ceux qui sont impliqués dans les violences en cours sachent qu'ils devront assumer les conséquences de leurs actes ». « Ces mesures concernent notamment la possibilité de les traduire en justice, l'interdiction d'accès au territoire de l'Union et la surveillance des mouvements financiers », a-t-il précisé dans une déclaration devant le Conseil des ministres.

Des experts aux frontières

Outre un gel d'avoirs libyens et des interdictions de visa à l'encontre du clan Kadhafi, l'Europe dispose d'un levier potentiel autrement plus important : l'arrêt de ses importations d'hydrocarbures en provenance de Libye. Bruxelles a d'ores et déjà suspendu mardi ses négociations sur un tout premier accord de partenariat avec la Libye, entamées en 2008. Elle est aussi à l'initiative d'une session spéciale du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, qui aura lieu vendredi sur la situation dans ce pays. Quant aux exportations d'armes européennes vers la Libye, elles sont elles aussi suspendues.

Dans le pays dirigé depuis 41 ans par Mouammar Kadhafi, la répression s'est poursuivie, les opposants au régime paraissant contrôler mercredi la côte orientale du pays. La Commission européenne s'est dite mercredi préoccupée par le risque de catastrophe humanitaire et a envoyé des experts aux frontières tunisienne et égyptienne avec la Libye pour évaluer les besoins en cas d'exode de la population.

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