Le nouvel an chinois pèse sur les exportations

La Chine a enregistré en février son plus important déficit commercial depuis sept ans. Mais sur l'année, elle devrait encore dégager un excédent qui tend à se tasser.
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La publication jeudi du chiffre officiel du commerce extérieur de la Chine pour le mois de février a surpris. Il fait en effet état d'un déficit de 7,3 milliards de dollars (5,27 milliards d'euros) - le plus important en sept ans -, alors que nombre d'experts prévoyaient un solde légèrement positif à l'instar de Jian Chang, chez Barclays Capital, qui anticipait un excédent de 870 millions d'euros. Il faut remonter à mars 2010 pour retrouver le dernier déficit commercial mensuel enregistré par le pays, qui avait atteint alors 7,24 milliards de dollars (5,21 milliards d'euros). Le rythme des exportations a fortement ralenti, avec une progression d'à peine 2,4 % (sur un an), contre + 37,7 % en janvier, davantage que celui des importations, qui augmente de 19,4%, contre + 51 % en janvier.

Mais « une hirondelle ne fait pas le printemps ». « La balance commerciale chinoise fait apparaître une variation saisonnière, avec un excédent qui habituellement baisse au premier trimestre par rapport au quatrième trimestre de l'année précédente. C'est lié à la faiblesse saisonnière des exportations en début d'année, alors que les importations, elles, ne font pas apparaître un tel déclin saisonnier », explique Jian Chang. Un phénomène qui s'explique largement par les fêtes du nouvel an chinois, durant lesquelles l'économie marche au ralenti.

Rééquilibrage

Si l'ampleur du déficit commercial est autant remarquée, c'est qu'elle est annoncée, alors que se tient à Pékin l'Assemblée nationale populaire dont les travaux sont focalisés sur le prochain plan quinquennal (2011-2015), qui a pour principal axe le rééquilibrage de la structure de la croissance économique chinoise des exportations vers la consommation intérieure.

Lundi, le ministre du Commerce, Chen Deming, avait indiqué que l'excédent commercial en 2011 serait moins important qu'en 2010 tant en valeur qu'en part du PIB, sans pour autant fournir de précision. « Il devrait avoisiner les 2 % du PIB, contre 3,1 % en 2010 et 3,9 % en 2009, avec sur l'ensemble de l'année une croissance des importations qui devrait dépasser celle des exportations », prévoit Jian Chang. Ces prévisions permettent ainsi à Pékin de montrer à ses partenaires commerciaux, en particulier les États-Unis, que la tendance va dans le bon sens.

 

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