Les rebelles libyens veulent gagner la guerre du pétrole

Le bassin de Syrte est un enjeu vital pour la rébellion, qui veut reprendre rapidement les activités pétrolières dans cette zone.
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Le futur gouvernement libyen respectera les conditions des contrats passés avec les majors internationales par le régime du colonel Mouammar Kadhafi. C'est ce qu'a déclaré mardi à la télévision italienne le leader rebelle Mustafa Abdel Jalil, président du Conseil national de transition (CNT). Cette promesse est à mettre en relation avec le terrain reconquis vers l'ouest du pays face aux forces loyales au colonel Kadhafi. Le bassin et le golfe de Syrte, où est concentrée 60 % de la production nationale d'or noir, sont le théâtre des affrontements entre les deux parties, mais des centres importants de production, avec les villes de Ras Lanouf, premier port pétrolier, et de Brega sont sous le contrôle des rebelles qui ont d'ores et déjà confié au Qatar la future commercialisation de leur pétrole.

Cette continuité juridique permettra au futur gouvernement de gérer le secteur des hydrocarbures via la compagnie nationale, la National Oil Corporation (NOC), seule habilitée à délivrer les contrats d'exploration et d'exploitation aux compagnies étrangères. Elles sont nombreuses : ENI (Italie), Total (France), Repsol YPF (Espagne), StatoilHydro (Norvège), Shell (Pays-Bas), BP (Grande-Bretagne), OMV (Autriche), et les américaines Occidental Petroleum, ConocoPhillips, Hess, Marathon, ExxonMobil (États-Unis). Cette présence s'explique par l'accueil à bras ouverts fait depuis 2004 aux investisseurs internationaux pour développer la prospection et l'exploitation de ses ressources naturelles - pétrole mais aussi gaz naturel - après une dizaine d'années de sanctions américaines et internationales pour les activités terroristes libyennes (Lockerbie, UTA). Car avec 44,3 milliards de barils de réserves, les premières du continent africain, selon le dernier BP Statistical Review. La Libye est riche à condition de mettre en valeur ces gisements.

Le secteur est en effet vital pour le pays. En 2010, les ventes ont représenté 95 % des recettes à l'export. En 2009, elles avaient rapporté 34 milliards de dollars.

Comme le colonel Kadhafi hier, le futur gouvernement devra compter sur le pétrole pour se développer et satisfaire ses clients, principalement européens en 2010 : Italie (28 %), France (15 %), Chine (11 %), Espagne (10 %), Allemagne (10 %), États-Unis (3 %). L'urgence pour le CNT est donc de reprendre les livraisons. Or, la production, habituellement d'environ 1,8 million de barils par jour (mbj) dont 1,5 mbj exportés, a chuté à 400.000 barils par jour. Et elle reste bien loin des 3 mbj extraits à la fin des années 1960.

 

 

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