L'Europe et les États-Unis veulent réorienter la Berd vers le Sud

3 milliards d'euros pourraient être investis chaque année.
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C'est à la jeune Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), qui vient de souffler vingt bougies, que les Occidentaux entendent confier l'essentiel de la tâche d'aider financièrement les pays du « printemps arabe ».

Le principal actionnaire de la Berd, les États-Unis (10,1 % du capital), est favorable à une réorientation géographique de la mission de la banque, initialement fondée après la chute du mur de Berlin pour « promouvoir la transition de 30 pays d'Europe centrale et orientale et d'Asie centrale vers l'économie de marché ». Les principaux pays de l'Union européenne (l'UE représentant les deux tiers de l'actionnariat de la Berd) sont sur cette même ligne. À la veille de l'assemblée annuelle de la Berd ce vendredi à Astana (Kazakhstan), le secrétaire d'État allemand aux Finances, Jörg Asmussen, a assuré que « le gouvernement fédéral allemand soutiendra l'extension des opérations de la Berd aux pays du sud de la Méditerranée en réaction au processus de démocratisation en cours dans cette région ». L'Élysée compte faire avaliser cette réorientation de la Berd de l'Est vers le Sud dans une semaine lors du sommet du G8 de Deauville. « La Berd a accumulé un savoir-faire unique au monde pour la création de PME-PMI et aider à l'économie de marché », souligne l'Élysée, qualifiant de « partenariat dans la durée, comme avec l'Europe de l'Est », l'accord que le G8 doit signer le 27 mai avec l'Égypte et la Tunisie. Le Maroc devrait aussi bénéficier du soutien de la banque. Pour obtenir des prêts de la Berd, seule la Tunisie devrait préalablement devenir actionnaire de la banque, l'Égypte et le Maroc en étant déjà actionnaires. La banque pourrait investir jusqu'à 3 milliards d'euros par an en Afrique du Nord, a expliqué le 6 mai son président, l'Allemand Thomas Mirow. Il souligne toutefois que « la mise en oeuvre de réformes démocratiques » est une condition pour l'engagement de son établissement dans un pays.

 

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