Les autorités chinoises pilotent le ralentissement du marché immobilier

L'agence Standard & Poor's a placé les plus importants promoteurs sous perspective négative.
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L'agence Standard & Poor's a dégradé jeudi sa perspective de « stable » à « négative » sur les principaux promoteurs immobiliers en Chine. Elle justifie sa décision par la politique des autorités de réduire le montant des crédits.

La Banque populaire de Chine, la banque centrale, a en effet imposé cette semaine aux établissements bancaires d'augmenter - pour la neuvième fois depuis octobre - leur ratio de réserves obligatoires à 21,5 %, réduisant mécaniquement les montants disponibles pour des prêts. Selon l'agence, les prix pourraient baisser de 10 % dans les prochains douze mois. Le problème de la constitution d'une bulle sur l'immobilier chinois est un thème récurrent que le gouvernement essaye de contrôler depuis plusieurs mois pour éviter un éclatement. Sans compter que les prix élevés de l'immobilier sont un sujet particulièrement sensible sur le plan social, de nombreux ménages ne pouvant accéder à la propriété. Les autorités ont déjà imposé un certain nombre de mesures comme le relèvement du montant de l'acompte à verser pour un achat dans l'immobilier ancien, et l'introduction d'une taxe sur le résidentiel à Shanghai et Chongqing, afin de dissuader la pure spéculation.

Signal fort de l'État

« Avec la hausse du stock disponible et la pression vendeuse, on voit que la politique gouvernementale est progressivement en train de produire ses effets. Le nombre de transactions ralentit », constate Bei Fu, analyste chez Standard & Poor's, cité par Bloomberg. Les baisses des prix dans l'immobilier pourraient en retour peser sur la trésorerie des promoteurs et, selon l'analyste, déclencher une probable « guerre des prix ».

Car même si la tendance est au ralentissement, le rythme de hausse reste soutenu. Selon des données officielles, les transactions immobilières ont augmenté en valeur de 17 % en mai par rapport à avril. D'après l'indice de référence du gouvernement, qui mesure les prix de l'immobilier neuf dans les 70 plus grandes villes du pays, la tendance est à la hausse sauf dans trois villes.

« Je ne peux pas dire qu'une bulle n'éclatera jamais, il y a toujours un risque de bulles sur des actifs dans n'importe quelle économie, même en Chine », expliquait jeudi à des journalistes à Shanghai Stephen Roach, économiste en chef chez Morgan Stanley Asia. « Les autorités chinoises ont envoyé un signal important : contrairement aux pays occidentaux, elles consacrent leurs efforts à dissiper et à dégonfler les bulles avant qu'elles ne deviennent un problème pour l'économie », a-t-il souligné.

La semaine dernière, les économistes de la Banque mondiale ont mis en garde la Chine sur l'immobilier dont la bulle compterait parmi les risques majeurs qui menacent l'économie de la République populaire.

 

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