La Tunisie confrontée à la pauvreté croissante

Malgré une croissance atone et une misère qui touche un Tunisien sur quatre, les tensions baissent d'un cran dans le pays. Après des mois de violences post-révolutionnaires, la population se tourne vers les élections du 23 octobre.
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Six mois après la chute de Ben Ali, l'économie tunisienne reste fragile. Après 3,7 % en 2010, le PIB devrait croître de moins de 1 % en 2011, selon le gouvernement. Lundi, le journaliste et écrivain tunisien Taoufik Ben Brik, opposant historique à Ben Ali, a même réclamé un « plan Marshall », seul moyen selon lui d'éradiquer la pauvreté. Officiellement, près d'un quart de la population (24,7%) vit avec moins de 2 dollars par jour, contre... 3,8 % sous Ben Ali. Le chômage, véritable fléau, touche 700.000 personnes dont 170.000 diplômés du supérieur, et peut atteindre jusqu'à 60 % dans les régions du centre, les plus déshéritées du pays. Pourtant, alors que l'Égypte connaît un fort regain de contestation pour réclamer l'accélération des réformes, en Tunisie, malgré la situation sociale connaît une baisse des tensions. Accusé par le pouvoir de vouloir saboter la révolution, le parti islamiste Ennahdha, favori des sondages, a pour la première fois apporté publiquement ce week-end son soutien aux élections prévues le 23 octobre, contribuant à apaiser le climat social. Traumatisés par les heurts violents entre manifestants et policiers le week-end du 16-17 juillet, qui avaient entraîné la mort d'un adolescent à Sidi Bouzid, plusieurs milliers de citoyens ont réagi en participant à une première marche pacifique, jeudi dernier à Tunis, à l'initiative de huit partis politiques. « La population veut un retour à la stabilité. Le climat d'insécurité va diminuer car une majorité de Tunisiens espère que la situation s'améliorera après les élections », estime, à Tunis, Sophie Bessis, chercheuse associée à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Sy. R.

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