A Montpellier, le maire fait le pari de la culture

A l’heure où les collectivités territoriales ont tendance à resserrer leur budget culturel, Philippe Saurel a pris le contre courant et décidé de faire de la culture un axe majeur de sa politique.
Valérie Abrial
Philippe Saurel, maire de Montpellier, et les acteurs culturels de la métropole

Ils étaient tous réunis à Paris... les acteurs culturels de la métropole montpelliéraine, venus présenter leur programme, tous ensemble avec leur « meneur » Philippe Saurel, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, fervent défenseur de son territoire comme terre de toutes les cultures. Un défi méritoire au moment où les budgets culturels sont souvent gelés et subissent même parfois des coupes sèches. La faute à la crise ? Excuse peut-être un peu trop facile surtout lorsque l'on jette un coup d'œil sur les expériences passées en termes d'investissement culturel. Lille étant sans doute l'exemple référent qui, grâce à la politique culturelle portée par sa mairesse Martine Aubry au début des années 2000, a su se relever la tête haute du désarroi économique dans lequel elle était. Idem pour Bilbao, qui, totalement sinistrée par la fin de la sidérurgie à la fin des années 1990, est aujourd'hui l'une des destinations touristiques les plus attractives notamment grâce au Musée Guggenheim dessiné par l'illustre Franck Gerry.

Oui, il existe une économie de la culture bien réelle. Manuel Valls s'en est rappelé récemment, lui qui a décidé d'augmenter de 2,7% le budget du ministère de la Culture et de la Communication après deux années de récession et stagnation historique. Valérie Pécresse également, qui fraichement élue à la région Ile-de-France a annoncé une augmentation de son budget culturel. Pour autant,  il existe encore certaines frilosités à investir dans la culture.

Laboratoire culturel

A Montpellier, Philippe Saurel n'est pas de ce genre là. Bien au contraire, il fait partie de ceux  qui défendent la culture comme levier de développement social et économique. La culture ?  Il en a tout simplement fait l'élément clé de la métropole ; il a même fait de sa ville un laboratoire culturel où nombreuses sont les personnalités qui l'ont rejoint. Parmi elles,  Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture et de la Communication qui a pris la présidence de Cinemed, le Festival de Cinéma Méditerranéen (dirigé par Christophe Leparc, secrétaire général de la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes), Nicolas Bourriaud, l'ancien directeur de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, à la tête de la préfiguration du futur Centre d'Art Contemporain et Directeur de la Panacée (Centre de Culture Contemporaine), Diane Dusseaux, à la tête du Musée Henri Prades, ancienne directrice adjointe du Parc Archéologique européen de Bliesbruck-Reinheim.

Le 7 avril, dans un restaurant parisien branché, ils étaient donc une quinzaine à promouvoir leurs projets et programmes prouvant que malgré les différences de styles et de disciplines (de l'art urbain à l'opéra, en passant par la photo, la techno, l'art moderne, le livre, le cinéma, le théâtre...) le collectif était un atout majeur, surtout pour défendre une politique culturelle axée sur le décloisonnement des publics et la gratuité.

Culture gratuite

Un point essentiel pour Philippe Saurel : « Faire de la culture un axe prioritaire à Montpellier, c'est lui donner un nouveau souffle, une nouvelle inspiration. Ce qui n'est pas anodin dans la période historique que nous traversons où notre monde a besoin d'une certaine liberté de ton. De liberté tout court. C'est pourquoi nous avons fait le pari de la culture gratuite, et elle l'est aujourd'hui à 90%. Le pari aussi de rayonner comme ville culturelle de l'Europe Méditerranéenne ».

Et pour ce faire, les moyens sont déployés. D'abord le budget de fonctionnement des deux collectivités, l'un des plus importants en France : plus de 62 millions d'euros. Quant à l'investissement, plus de 120 millions d'euros sont prévus sur le mandat 2014-2020. En ce qui concerne, le rayonnement et l'accès pour tous à la culture, les plus grands festivals et manifestations ont été décentralisés dans les 31 communes qui composent la Métropole de Montpellier.

Le soutien à la diffusion culturelle, l'aide à la création, la réalisation de nouveaux équipements ou encore le développement des formations artistiques visent à faire de Montpellier une véritable émulation culturelle. En 2016, 18,7 millions d'euros de subventions ont été attribuées dans tous les domaines de la culture. Trois nouveaux équipements sont prévus d'ici 2020 : un futur Centre d'Art Contemporain à deux pas de la gare Montpellier Saint-Roch, le Conservatoire à Rayonnement Régional prochainement relocalisé et un lieu qui regroupera toutes les Archives municipales actuellement réparties dans différents espaces de la ville. De grands chantiers, qui associés à la transversalité des actions culturelles, patrimoniales et touristiques ont pour ambition de faire de la Métropole Montpelliéraine une référence culturelle d'excellence au cœur de la Méditerranée. Et pourquoi pas une destination incontournable....

Valérie Abrial
Commentaires 5
à écrit le 04/07/2016 à 16:09
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Privilégier la culture pour une ville qui à plus de 18,7 % de chômage, avec aucunes vraies industries !!! "Du pain et des jeux et le peuple sera content" ..........

à écrit le 27/04/2016 à 8:40
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Tout ça pour redéposer un dossier de "Capitale européenne de la culture" pour lequel Montpellier a déjà été retoquée et pour lequel sa voisine Avignon a été choisie en 2000 dès sa première participation.

à écrit le 14/04/2016 à 8:34
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Le CDN HTH OCCUPE A MONTPELLIER : https://www.facebook.com/hthcdn/photos/pcb.1000323503336126/1000323480002795/?type=3&theater

à écrit le 12/04/2016 à 10:38
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Tout ce tra-la-la pour éviter une baisse des prix de l'immobilier à Montpellier et accessoirement faire monter la valeur des biens immobiliers détenus par les élus. C'est du grand socialisme municipal ! Et la prochaine ligne de tram, c'est pour quand...

à écrit le 12/04/2016 à 10:33
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Qu'il se fasse plaisir s'il veut, mais pas avec l'argent des contribuables ! Tous ces maires de gauche dans les villes moyennes Lyon, Nantes, Lille, etc. sont pathétiques avec leur politique de com culturo-social, calqué sur le même modèle. Ils ferai...

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