A Paris, Alexis Tsipras critique le projet de loi El Khomri

Par latribune.fr  |   |  313  mots
Le Premier ministre grec reçu à l'Elysée par François Hollande vendredi.
Invité à une réunion des dirigeants socialistes européens à Paris par François Hollande, le Premier ministre grec a mis en garde contre les mesures du projet de loi El Khomri, en prenant l'exemple de son pays.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a critiqué vendredi à Paris le projet de réforme du droit du travail du gouvernement français, à la veille d'une réunion des dirigeants socialistes européens organisée par le président François Hollande à laquelle il doit participer en tant qu'observateur.

"Le Bangladesh aurait la meilleure économie du monde"

"A chaque fois qu'on a instauré ce genre de politique de flexibilité, les résultats ont été catastrophiques", a commenté le chef du gouvernement d'Athènes, issu de la gauche radicale, en réponse à une question sur le projet de loi du gouvernement français.

"En aucun cas, cela ne renforce la compétitivité de nos économies (...) sinon le Bangladesh aurait la meilleure économie du monde", a-t-il ironisé.

"Cette logique a été imposée en Grèce (...) et cela a ramené au Moyen-Age les relations du travail", a ajouté M. Tsipras. "Tous ceux qui veulent imposer ce genre de réforme doivent réfléchir et peut être étudier le cas grec", a-t-il ajouté.

Alexis Tsipras s'exprimait lors d'une conférence de presse organisée à l'occasion d'une rencontre vendredi soir avec le numéro un du Parti communiste français, Pierre Laurent et des eurodéputés de gauche d'autres pays européens.

Le projet de réforme du droit du travail envisagé par le gouvernement socialiste français est vivement contesté par les syndicats de salariés et d'étudiants, qui ont mobilisé mercredi contre lui entre 240.000 et 400.000 personnes dans la rue.

Ses opposants reprochent notamment au texte de vouloir faciliter les licenciements économiques et prévoient plusieurs journées d'action et de manifestations d'ici la fin du mois.

Soucieux d'éviter un embrasement du mouvement, le gouvernement a mené cette semaine des consultations et doit présenter lundi de nouvelles propositions, avant un examen du projet le 24 mars en Conseil des ministres.

(avec AFP)