Attractivité : Macron promeut son plan de relance auprès des patrons étrangers

Emmanuel Macron s'est entretenu ce lundi matin en visioconférence avec une centaine de patrons étrangers pour les convaincre de continuer à investir en France malgré les incertitudes liées à la crise du Covid-19. La visioconférence vise à remplacer le sommet "Choose France", qui réunit chaque année depuis 2017 dans le cadre prestigieux du château de Versailles le gouvernement et environ 200 patrons venus du monde entier.
Grégoire Normand
Nous ne ralentirons pas la réduction de l'impôt sur les sociétés, qui sera ramené à 25% l'an prochain. Nous ne renoncerons pas à la suppression de l'ISF. Et nous réduisons les impôts de production de 10 milliards d'euros par an, ce qui est sans précédent, a-t-il déclaré en anglais, en ouverture d'une réunion Choose France en vidéo pour promouvoir l'attractivité française.
"Nous ne ralentirons pas la réduction de l'impôt sur les sociétés, qui sera ramené à 25% l'an prochain. Nous ne renoncerons pas à la suppression de l'ISF. Et nous réduisons les impôts de production de 10 milliards d'euros par an, ce qui est sans précédent", a-t-il déclaré en anglais, en ouverture d'une réunion "Choose France" en vidéo pour promouvoir l'attractivité française. (Crédits : Reuters)

La pandémie chamboule l'agenda présidentiel. Contrairement aux années précédentes, le président Macron n'a pas pu dérouler le tapis rouge aux patrons du monde entier dans l'enceinte prestigieuse du Château de Versailles. Pour ce rendez-vous, une centaine de patrons étrangers ont confirmé leur participation à une visioconférence organisé au palais de l'Elysée lundi en fin de matinée. Parmi eux, les dirigeants de Nestlé, Snaptchat, Ferrero, Solvay, Accenture, Ericsson, Siemens doivent prendre part aux échanges. Emmanuel Macron est accompagné du ministre de l'Economie Bruno Le Maire et du ministre en charge du Commerce extérieur et de l'attractivité Franck Riester. "Le chef de l'Etat souhaite continuer d'entretenir des relations avec les CEO en attendant de pouvoir organiser le sommet autour de l'été" explique l'entourage du Président.

Cette réunion intervient alors que le dernier épisode entre Carrefour et le groupe canadien Couche Tard pourrait bien écorner l'image de l'Hexagone. "Couche Tard n'a pas été invité. Sur les conséquences en termes d'image de la France, l'attractivité ce n'est pas seulement acheter des entreprises françaises. Il s'agit aussi de flux financiers, de flux de personnes, l'implantation de sites industriels. Ce qui est important pour les investisseurs est d'avoir de la visibilité" rétorque-t-on dans l'entourage du locataire de l'Elysée. "Le président va rappeler sa la politique économique de 2017. Il n'y aura pas de remise en cause de l'impôt sur la fortune, ni de la baisse de l'impôt sur les sociétés. Au contraire, le plan de relance va s'inscrire dans la continuité de cette politique".

> Lire aussi : Carrefour et Couche-Tard renoncent à leur fusion

Macron fait le pari d'un plan de relance suspendu par la pandémie

Empêtré dans une crise sanitaire interminable, le gouvernement veut mettre l'accent sur le plan de relance présenté en septembre dernier alors que les rumeurs d'un troisième confinement se multiplient. "Les patrons étrangers sont attentifs aux mesures présentées dans les plans de relance. Le plan de relance doit définir la France de 2030. Les CE0 sont à l'affût des politiques économiques opérées pour la suite" affirment les conseillers d'Emmanuel Macron. L'exécutif qui a détaillé une enveloppe de 100 milliards d'euros afin de "transformer l'économie" veut avant tout s'assurer du décaissement de ces sommes. Selon de récents chiffres communiqués par Bercy, 11 milliards d'euros ont été injectés dans l'économie avant la fin de l'année 2020.

La persistance du virus, la multiplication des variants et le durcissement des mesures sanitaires repoussent sans cesse le redémarrage de l'économie. "Comme la crise sanitaire se prolonge, la priorité sont les mesures d'urgence pour compenser les pertes d'activité. Il faut suffisamment de crédits pour assurer les prêts garantis par l'Etat" ajoute l'Elysée. Compte tenu de l'ampleur et de la durée de la crise, beaucoup d'économistes jugent que l'enveloppe de ce stimulus n'est pas adaptée. "Sur le calibrage du plan de relance, il n'y a pas de totem sur les 100 milliards. L'important est que ces sommes soient bien décaissées pour assurer les grands investissements dans la santé, la rénovation des bâtiments," complète l'entourage de M.Macron.

Lors des éditions précédentes, quelques entreprises attendaient ce rendez-vous pour annoncer des projets d'investissements et des emplois à la clé sur le territoire tricolore. Cette année, il n'y aura pas de paquet d'annonces comme les années précédentes. "Plusieurs projets d'investissement sont dans les tuyaux. Nous avons des arguments dans le plan de relance pour faire venir des investissements importants. notamment dans le quantique. Il s'agit de venir un grand acteur du quantique" assure-t-on au Château.

Un rendez-vous attendu à Davos

Lors du sommet de Davos, Emmanuel Macron doit avoir un échange avec le fondateur de l'événement Klaus Schwab. Lors de cette rencontre, le chef d'Etat français devrait aborder l'après crise. "Les crises se sont succédées l'année dernière. Les crises sanitaire, économique, et environnementale ont marqué l'année 2020. La conviction profonde du président est qu'il faut penser le monde d'après. Le risque est de retrouver les problèmes structurels du monde d'avant. L'enjeu est de poser les bases d'une mondialisation plus durable et plus soutenable"

L'entourage du chef de l'Etat assure qu'il faut revoir le consensus de Washington chers aux milieux libéraux anglo-saxons. "L'enjeu du forum de Paris en novembre était de poser les bases du nouveau consensus de Paris. On s'est rendu compte que le consensus de Washington des années 80 n'était plus adapté aux problématiques environnementales; Il faut réinternaliser ces sujets dans le modèle économique de nos pays et de nos entreprises. Les inégalités sont le produit d'un certain modèle de croissance. Elles peuvent être insoutenables". Sur ce sujet, les ambitions présidentielles risquent de susciter de vives réactions dans l'opposition et chez les ONG qui remettent notamment en cause la théorie du ruissellement et les réformes prônées par le président depuis le début de son mandat.

Encadré

Investissements directs : la France 12ème dans le monde et cinquième en Europe

L'économie française demeure un territoire relativement attractif pour les firmes multinationales. Selon un récent tableau de bord établi par l'agence Business France à partir des données de la CNUCED, les flux d'investissements directs étrangers enregistrés en 2019 ont atteint 30 milliards d'euros, soit deux milliards de moins que l'année précédente. Ces flux se stabilisent après une forte hausse en 2017 de 6 milliards.

A l'échelle mondiale, la France se classe à la douzième place. La Etats-Unis (246 milliards de dollars) et la Chine (141 milliards de dollars) figurent en tête de tableau, suivis de Singapour (92 milliards de dollars). Sur le Vieux continent, la France arrive à la cinquième place. La course aux investissements directs est dominée par les Pays-Bas, l'Irlande, le Royaume-Uni et l'Allemagne. En matière de stocks d'investissements, la France arrive en 10ème position dans le monde et à la cinquième place.

Grégoire Normand
Commentaires 11
à écrit le 25/01/2021 à 23:03
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ça y est, après 65 millions d'épidémiologistes et de médecins les uns plus savants que les autres, voila tous les Français transformés en 65 millions d'experts économistes et de stratèges industriels.On se demande pourquoi tous ces donneurs de leçons...

le 26/01/2021 à 18:04
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Que voulez vous si la Chine est passé du moyen âge au monde moderne en quelques années, la France elle passe du monde moderne ("des années 40") a l'antiquité et au retour de esclavagisme et des monarchies et dictature d'une oligarchie qui se partage ...

à écrit le 25/01/2021 à 17:09
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Je trouve incroyable que l'on ai tant de petites entreprise Françaises qui coulent et que notre président promettent aux entreprises étrangères des aides...

le 25/01/2021 à 19:16
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Le syndrôme du gaulois réfractaire au changement attaché au petit commerce de proximité surtout lorsque c'est le sien! Abraracourcix n'a que faire d'être le général d'un empire, il voit loin... au plus près de son nez.

à écrit le 25/01/2021 à 14:48
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Bref! Depuis que l'on a ouvert les frontières, ils sont tous parti! C'est bien cela qui leur ont fait peur!

à écrit le 25/01/2021 à 12:00
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voir le Global Cities Investment Monitor 2020. l'Europe est de loin la région qui attire le plus d'investissements étrangers physiques (45% de part de marché en 2019), devant Asie-Pacifique (23%) et Amérique Nord (13%). on se demande pourquoi USA et ...

le 25/01/2021 à 20:45
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Par ce que ce n'est pas forcément un critère... La Chine investit massivement en afrique par exemple; est ce la preuve du niveau de developpement de l'afrique ?

à écrit le 25/01/2021 à 10:08
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Trop de paperasseries, une administration envahissante, des règles fiscales qui changent tout le temps, des charges sociales élevées et un protectionnisme clientéliste envahissant. Faut-être courageux pour investir en France.

à écrit le 25/01/2021 à 9:31
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IL A FAIT TOUT LE CONTRAIRE la semaine derniere avec CARREFOUR ???????Carrefour dont la moitie des magasins sont en deficit n'a plus qu'à licencier !!!!!!!!!!

le 25/01/2021 à 11:18
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voila le résultat de la politique du nouveau monde ! du vent au quotidien ! désormais il faudra voter pour des gens ( normaux ) et représentatif de la société

à écrit le 25/01/2021 à 8:29
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La seule chose qu'il sache réellement faire, parler mais même les meilleurs éléments de langage finissent par s'écraser sur les faits.

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