Gilets jaunes : les 15 samedis de mobilisation ont coûté 0,2 point de croissance à la France

Par Reuters  |   |  532  mots
Bruno Le Maire (Crédits : TT News Agency)
Le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire a estimé ce matin, au micro de la chaîne Public Sénat, que les répercussions des quinze samedis de mobilisation avaient durement affecté la croissance de la France. C'est une aggravation des prévisions du gouvernement qui tablait jusqu'ici sur une baisse d'environ 0,1 point de croissance au quatrième trimestre 2018, c'est-à-dire quelque 2,5 milliards d'euros.

Le ministre de l'Économie et des Finances a évalué jeudi à 0,2 point de croissance l'impact négatif cumulé pour l'économie française des perturbations enregistrées depuis le début du mouvement des "Gilets jaunes" mi-novembre.

"C'est un coût qui est très élevé, c'est de l'ordre de 0,2 point de croissance trimestrielle donc, c'est important", a déclaré Bruno Le Maire sur Public Sénat, alors qu'il était interrogé sur les répercussions des quinze samedis de mobilisation qui se sont succédé depuis la mi-novembre.

La croissance française confirmée à 1,5% avec un T4 à +0,3%

Le gouvernement français estimait jusqu'ici que l'impact de ce mouvement social avait amputé d'au moins 0,1 point la croissance du quatrième trimestre 2018, ce qui représente environ 2,5 milliards d'euros.

Cette intervention du ministre coïncide avec la publication par l'Insee, ce jeudi, de sa deuxième estimation sur la croissance de l'économie française chiffrée à +0,3% au quatrième trimestre 2018 et à +1,5% sur l'ensemble de l'année,

L'Insee explique ce ralentissement par une consommation des ménages atone sur fond de crise des "Gilets jaunes", l'année se soldant sur une croissance de 1,5% en net ralentissement par rapport à celle de 2,3% constatée en 2017, selon la deuxième estimation publiée jeudi par l'Insee.

Malgré ce fléchissement, après un millésime 2017 exceptionnel, la croissance moyenne enregistrée l'année dernière reste supérieure à celle constatée sur la période 2012-2016.

Par rapport à la première estimation publiée fin janvier, les composantes de la croissance du quatrième trimestre n'ont que peu varié. La contribution à la croissance de la demande intérieure finale a été revue en légère hausse (0,2 point contre 0,1 point précédemment) et les variations de stocks ont pesé légèrement plus que signalé précédemment (-0,2 point contre -0,1 point en première estimation).

Tassement de la consommation des ménages

Le commerce extérieur a quant à lui davantage soutenu la croissance sur la période, à hauteur de 0,3 point (contre 0,2 point en première estimation), le rebond des importations (+1,4% après −0,3% au trimestre précédent) restant inférieur à la poussée des exportations (+2,3% après +0,2% au troisième trimestre).

Les trois derniers mois de l'année ont bien été marqués par un tassement de la consommation des ménages (confirmée à 0,0% après +0,4% au trimestre précédent) et un ralentissement de l'investissement (dont la hausse a bien été limitée à 0,2% après +1,0% au troisième trimestre) sous l'effet d'une franche décélération de celui des entreprises et d'une poursuite du repli de celui des ménages.

La demande intérieure, moteur de la croissance

Sur l'ensemble de 2018, la demande intérieure finale a été le moteur de la croissance, avec une contribution de 1,4 point au PIB de l'année, un niveau inférieur à celui de 2017 (+2,0 points).

La contribution des variations de stocks a amputé le PIB de 0,4 point l'an dernier alors qu'elle l'avait soutenu de 0,2 point en 2017.

Le commerce extérieur a quant à lui contribué positivement à la croissance de l'économie française en 2018, à hauteur de 0,6 point contre une contribution de 0,1 point seulement un an plus tôt.