Budget : Castex "gâche l'argent public", selon l'ex-ministre socialiste Michel Sapin

Par AFP  |   |  347  mots
Michel Sapin, ancien ministre de François Hollande (Économie et Finance entre 2014 et 2017) et ancien ministre délégué à la Justice de François Mitterrand (1991-1992), entre autres... (Crédits : Reuters)
L'ancien ministre socialiste (sous François Hollande et François Mitterrand) qui s'occupa de l'Economie et des Finances entre 2014 et 2017 se rappelle au bon souvenir de ses homologues actuels de LREM en fustigeant l'"arrosage systématique et généralisé" prévu selon lui dans le budget 2021 qui va permettre d'aider même les entreprises qui vont très bien, au lieu de tout miser sur celles qui vont mal.

Michel Sapin, l'ex-ministre socialiste de l'Économie et des Finances de François Hollande (également ancien ministre sous François Mitterrand) a critiqué mardi l'"arrosage systématique et généralisé" prévu selon lui dans le budget 2021 au lieu d'aides "ciblées" pour les secteurs en difficultés qui permettraient de ne pas "gâcher l'argent public".

S'il a reconnu sur LCI la "difficulté de faire des prévisions" économiques dans le contexte de crise sanitaire, il a estimé qu'il y avait dans le budget présenté lundi "des erreurs, et des erreurs graves: les aides ne sont pas suffisamment ciblées, on va aider des gens qui n'en ont pas besoin".

Baisser les impôts des entreprises qui vont bien est une erreur

"Ne pas augmenter les impôts, pourquoi pas", mais "quand vous baissez les impôts de toutes les entreprises, vous baissez aussi ceux de celles qui vont très bien", qui "ont parfaitement surmonté la crise et en ont même profité", a-t-il remarqué, citant les secteurs de la grande distribution, la logistique et l'informatique.

"Le rebond ne passe pas par un arrosage systématique et général: c'est gâcher l'argent public", a ajouté l'ancien ministre.

"Il faut un budget de survie" pour les entreprises qui "vont mourir"

Au contraire, alors que certaines entreprises "vont mourir" ou supprimer massivement des emplois, "il faut un budget de survie", "entièrement axé sur les secteurs économiques qui vont mal": hôtellerie-restauration, indépendants, commerçants, aéronautique, automobile, a-t-il prôné.

Et pour eux, pas de baisses d'impôts mais "des mécanismes d'aides, soit par des prêts, soit par une recapitalisation, pour que ces entreprises puissent rebondir".

Interrogé par ailleurs sur le risque d'un reconfinement, Michel Sapin a jugé qu'il fallait "tout faire pour (l')éviter" car ses conséquences seraient "catastrophiques" pour l'économie. Les deux mois de "confinement généralisé" et de "management par la peur" mené selon lui par le gouvernement au printemps auraient pu être évités, à l'instar de ce qu'a fait l'Allemagne, estime-t-il.