Covid-19 en Ile-de-France : l'AP-HP se prépare à faire un tri des patients

Par AFP  |   |  390  mots
Emmanuel Macron et le ministre de la Santé Oliver Véran, lors d'une visite à l'hôpital de Saint-Germain-en-Laye le 17 mars. " Pour les jours qui viennent, nous allons regarder l'efficacité des mesures de freinage et nous prendrons si nécessaire celles qui s'imposent", indiquait vendredi dernier le président. (Crédits : Reuters)
Face à la reprise de l'épidémie du Covid-19 en Ile-de-France, des professionnels de la santé mettent en garde dans une tribune publiée dans le JDD sur le risque imminent de devoir trier les patients hospitalisés.

Une quarantaine de médecins, directeurs de crise des hôpitaux parisiens de l'AP-HP, préviennent dans une tribune publiée dans le Journal du Dimanche qu'ils se préparent à devoir faire un tri des patients face à la recrudescence de l'épidémie de coronavirus en Ile-de-France. En dépit des nouvelles mesures de restriction mises en œuvre dans 19 départements, la France a enregistré samedi une nouvelle hausse des entrées dans les services de réanimation qui comptent désormais 4.791 patients, un chiffre au plus haut depuis le début de l'année.

"Dans les quinze prochains jours, les contaminations ayant déjà eu lieu, nous avons une quasi-certitude sur le nombre de lits de soins critiques qui seront nécessaires et nous savons d'ores et déjà que nos capacités de prise en charge seront dépassées au terme de cette période", écrivent 41 médecins réanimateurs et urgentistes exerçant dans les hôpitaux de l'Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

"Médecine de catastrophe"

"Dans cette situation de médecine de catastrophe où il y aura une discordance flagrante entre les besoins et les ressources disponibles, nous serons contraints de faire un tri des patients afin de sauver le plus de vies possible", ajoutent-ils. Ce tri, poursuivent-ils, concernera tous les patients, y compris ceux qui ne sont pas touchés par le Covid.

"Nous n'avons jamais connu une telle situation, même pendant les pires attentats subis ces dernières années", soulignent les praticiens chargés de la gestion de la crise, qui précisent : "Nous ne pouvons rester silencieux sans trahir le serment d'Hippocrate que nous avons fait un jour".

Les appels à un durcissement des mesures de restriction se multiplient en France pour freiner l'épidémie alors que le gouvernement a opté pour l'instant sur des mesures de confinement partielles et locales. Dans un entretien accordé vendredi soir au JDD, Emmanuel Macron a défendu à nouveau sa décision de ne pas reconfiner le pays, ajoutant qu'aucune décision n'avait été prise à ce stade quant à l'adoption de nouvelles mesures. " Pour les jours qui viennent, nous allons regarder l'efficacité des mesures de freinage et nous prendrons si nécessaire celles qui s'imposent", a déclaré le chef de l'Etat au JDD. "Mais à cette heure rien n'est décidé", a-t-il conclu.