Développement durable : les rivières françaises retrouvent une santé

Selon une étude de l'Insee, la qualité des cours d'eaux s'est très nettement améliorée entre 1998 et 2011.
Fabien Piliu
Jadis, on pouvait sans risque se baigner dans la Juine, à Etampes (Essonne).

Anne Hidalgo, la maire de Paris se baignera-t-elle dans la Seine d'ici 2014 ? Elle en a fait le pari, espérant ainsi convaincre le jury du Comité international olympique d'accorder les Jeux Olympiques à Paris. Si ce défi semble réalisable techniquement - financièrement, la question se pose - qu'en est-il des autres cours d'eau qui parcourent la France ?
Prenons-nous des risques en jetant dans l'Aa, dans l'Essonne, dans la Savoureuse, dans la Juine ou le Réveillon ?

Selon une étude de l'Insee intégrée à un volumineux dossier consacré au développement durable, d'importants progrès ont été réalisés ces dernières années.

Bruxelles à la manœuvre

" Calculés sur la période 1998-2011, les indices d'évolution montrent une réelle amélioration des paramètres liés aux rejets ponctuels dans les cours d'eau ", explique l'Institut en préambule. Une amélioration qui s'explique par la volonté des autorités de respecter la directive-cadre sur l'eau (DCE) adoptée en 2000 dont l'objectif est la préservation et la restauration des milieux aquatiques, y compris les eaux littorales, et des nappes souterraines. Celle-ci instaure une obligation de résultat et requiert le bon état chimique et quantitatif des eaux souterraines et le bon état chimique et écologique des eaux de surface. Plutôt que de prendre le risque de se faire taper sur les doigts par Bruxelles, et de subir les foudres des mouvements écologistes, la France a donc préféré agir.

Concrètement, les quatre paramètres suivis par l'Insee et le service statistique du ministère du Développement durable couvrent les pollutions azotées, phosphorées et organiques. " Les indices montrent une nette tendance à la baisse depuis 1998, à l'exception des nitrates ", indique l'Insee.

Trois indicateurs sur quatre se sont améliorés

Sur l'ensemble du territoire, les teneurs en demande biologique en oxygène (DBO) - c'est à dire la quantité d'oxygène nécessaire pour oxyder les matières organiques par voie biologique, une indication qui permet d'évaluer la fraction biodégradable de la charge polluante carbonée des eaux usées -, en ammonium - qui composent es nettoyants industriels - et en orthophosphates - qui proviennent de l'utilisation des détergents et du drainage des terres agricoles fertilisées - dans les cours d'eau ont globalement baissé de moitié. Comment ? Grâce aux meilleurs traitements des rejets urbains en stations d'épuration, conjugués, pour les orthophosphates, à une baisse sensible de l'utilisation des engrais phosphorés.

" Les résultats de 2011 montrent toutefois une dégradation pour ces trois paramètres, explicable par la sécheresse en France cette année-là, qui a entraîné de mauvaises conditions de dilution ", précise l'étude.

Vite, une nouvelle enquête

Quant aux nitrates, ils restent plutôt stables à l'échelle nationale. " La baisse observée en 2011 est liée à la faible pluviométrie, qui a occasionné un lessivage moins important des sols. Leur évolution reste cependant contrastée géographiquement. En dépit du contexte météorologique, la dégradation se confirme dans certains bassins à teneurs en nitrates faibles ou au contraire sur certains bassins aux concentrations déjà élevées : bassins de la Seine et à l'amont du Rhône. L'amélioration se confirme pour les bassins fortement agricoles de l'Ouest ", poursuit l'étude.

Certes, cette enquête est un peu datée. Cette amélioration de la qualité des eaux s'est-elle améliorée entre 2011 et 2015 ? On peut l'espérer, d'autant que la DCE n'est pas le seul texte qui participe à la préservation des rivières et fleuves. Votée en 1991, la directive Nitrates, par exemple, se traduit en France par la définition de territoires - les " zones vulnérables " où sont imposées des pratiques agricoles particulières pour limiter les risques de pollution. En 2013, environ 55 % de la surface agricole de la France était classée en zone vulnérable. On attend avec impatience les résultats de la prochaine enquête.

Fabien Piliu
Commentaires 10
à écrit le 04/10/2015 à 12:36
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/// HUMOUR NOIR///le jour ou l on reverras le saumon; les truites et les barbeaus peche dans nos rivieres j irais me baigne,dans nos rivieres, pour l instant ce n ai plus a la claire fontaine, C EST AU SECOURS ? JE NE SUIS PAS PRES DE REPRENDRE M...

à écrit le 03/10/2015 à 22:17
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Prenons-nous des risques en jetant dans l'Aa, " en se jetant dans ?

à écrit le 03/10/2015 à 14:56
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Pour le développement durable, ne devrait-on expliquer ce qu’est le PIB alors qu’aux USA on aurait 15% d’administration au PIB et 25 en France. Sommes-nous des cas ?

à écrit le 03/10/2015 à 14:49
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Le développement du rable, le français c’est compliqué on ferait des paroles sans actes, on n’a pas la définition dans le dictionnaire. Ne devrait-on faire pour le bac inutile un dictionnaire des fautes autorisées, le français serait à géométrie vari...

à écrit le 03/10/2015 à 11:10
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Vivement la remontée des saumons dans la Risle !!! Vous ne savez pas où coule la Risle ?

à écrit le 03/10/2015 à 10:35
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Dun cote des eaux de qualité, de l’autre une agriculture qui se meurt et se plaint des surcouts lies aux normes. Que faire ? Quel dilemme ? Réduire le cout du travail !

le 03/10/2015 à 13:09
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Et des nitrates qui font augmenter les algues vertes et polluent les nappes phréatiques ? Des pesticides qui provoquent des cancers, allergies, perturbations hormonales, problèmes de fécondité ? Des poules enfermées dans des cages minuscules et soig...

à écrit le 02/10/2015 à 19:04
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Anne Hidalgo s'est baignée dans la Seine en 2014 ? Y a une erreur dans l'article, c'est jeux olympiques de 2024 et non 2014.

le 03/10/2015 à 10:30
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Vous avez raison, si c'etait le cas la seine s'en souviendrait

le 03/10/2015 à 10:30
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Vous avez raison, si c'etait le cas la seine s'en souviendrait

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