Européennes : à Paris, LREM et écologistes ont maintenant hâte d'en découdre avec Hidalgo

Par Elizabeth Pineau, Reuters  |   |  671  mots
Anne Hidalgo, en mars 2014, pendant sa campagne pour l'élection à la Mairie de Paris qu'elle remporta au deuxième tour avec 53,33% des voix face à Nathalie Kosciusko-Morizet (43,72%). (Crédits : Reuters)
Dopés par le succès de leur formation aux élections européennes, les élus parisiens de la majorité LREM (presque 33% des voix) et des partis écologistes (presque 20%) visent maintenant la prochaine échéance, les municipales de 2020. Reste à clarifier les investitures...

La République en marche (LREM) et les écologistes sont les principaux bénéficiaires des élections européennes à Paris, où le parti présidentiel fait presque aussi bien qu'en 2017 tandis que les Verts frôlent les 20%, à un an des élections municipales.

Gros succès de LREM (plus de 45%) dans les quartiers chics

Deux ans après avoir fait élire une douzaine de députés LREM, la capitale redit sa confiance en la majorité, puisqu'un électeur sur trois a voté pour la liste Renaissance de Nathalie Loiseau (32,92 %, non loin des 34,8% du premier tour de la présidentielle). Le score est même supérieur à 45% dans les quartiers chics de l'Ouest traditionnellement favorables à la droite classique : 7e, 8e et 16e arrondissements.

De quoi encourager les candidats en lice pour l'investiture de LREM en vue de ravir le siège de la socialiste Anne Hidalgo à l'hôtel de ville.

Les anciens ministres redevenus députés Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi, le député mathématicien Cédric Villani et Anne Lebreton, adjointe au maire du 4e arrondissement, sont pour l'instant sur les rangs au sein du parti présidentiel.

Pour l'investiture LREM à Paris, "Macron aura son mot à dire"

La formation dirigée par Stanislas Guerini doit installer avant l'été une commission d'investiture destinée à désigner ses poulains pour les villes de plus de 9.000 habitants.

"Pour Paris, Emmanuel Macron aura forcément son mot à dire", rappelle un haut responsable du parti présidentiel.

"Le temps de la campagne est venu, les Parisiens nous attendent", a dit à Reuters Benjamin Griveaux, visiblement impatient de voir s'éclaircir le chemin vers les municipales.

"Ma conviction, c'est que la stratégie que j'ai mise en place depuis 18 mois d'assumer totalement un positionnement central est confortée par les européennes, c'est notre ADN."

Pour Grivaux, l'écologie sera un "axe central" de sa campagne

Quant à l'écologie, plébiscitée dimanche, l'ex-porte-parole du gouvernement affirme qu'il en a fait, dès l'annonce de sa candidature, un axe "central" de son projet.

"La recomposition politique se confirme, on ne reviendra pas dans les années qui viennent à une situation ante 2017", analyse ce proche du lauréat de la médaille Fields, qui juge son candidat à même "d'embrasser à la fois l'implantation de LREM et les attentes de l'électorat sur les questions d'environnement".

Europe Écologie-Les Verts en tête dans les quartiers populaires

Avec 19,89% des voix, Europe Écologie-Les Verts dépasse de 6 points son score national et arrive même en tête dans les quartiers populaires du Nord et de l'Est : 10e, 18e, 19e et 20e arrondissements.

Le camp écologiste s'impose donc comme la première force de gauche dans la capitale, loin devant le duo Parti socialiste-Place publique, qui réunit à peine plus de 8% des voix (8,16%), derrière Les Républicains, à 10,19%. Avec 7,22%, le Rassemblement national est loin derrière.

Pour Julien Bayou, porte-parole d'EELV et candidat à l'investiture de son parti pour les municipales dans la capitale, le résultat de dimanche impose "d'organiser autour de l'écologie une alternative à des logements toujours plus chers et un air toujours plus sale à Paris."

Le chef de file des écologistes choisi samedi prochain

EELV organise samedi prochain son scrutin interne, qui verra quelque 800 adhérents choisir leur chef de file parmi une demi-douzaine de candidats : le duo Julien Bayou-Antoinette Ghul, le président du groupe EELV au Conseil de Paris David Belliard, le conseiller de Paris Jérôme Gleizes, les adjoints au maire du 4e arrondissement Corine Faugeron et Boniface N'cho et Philippe Stanisière, membre du bureau exécutif national d'EELV.

Parmi les autres candidatures figure celle du député centriste Pierre-Yves Bournazel, indépendamment de tout parti politique. Même cavalier seul pour l'ancien conseiller de François Hollande, Gaspard Gantzer et son mouvement "Parisiennes, Parisiens".

Un membre de l'entourage de Cédric Villani se félicite quant à lui du fort taux de participation dans la capitale - 59%, bien au-dessus des 52,2% de 2014. "Tous les démocrates peuvent s'en réjouir", a-t-il dit à Reuters.