François Chérèque, ancien secrétaire général de la CFDT, est décédé

Par latribune.fr  |   |  538  mots
François Chérèque avait 60 ans.
François Chérèque, qui a dirigé le deuxième syndicat français entre 2002 et 2012, s'est éteint à soixante ans des suites d'une longue maladie.

François Chérèque, ancien secrétaire général de la CFDT, est décédé lundi à l'âge de 60 ans, "à la suite d'une longue maladie", ont annoncé un proche de la famille et la centrale syndicale dans des communiqués séparés.

Né le 1er juin 1956 à Nancy (Meurthe-et-Moselle), François Chérèque a dirigé le deuxième syndicat français entre 2002 et 2012. Il avait suspendu ses activités en septembre 2015 pour suivre un traitement de chimiothérapie, et quitté ses fonctions de Haut commissaire à l'engagement civique en juin 2016 pour "raisons de santé".

Celui qui se disait "réformiste mais impatient" - le titre de son livre publié en 2005 - a été souvent critiqué pour sa "volonté de signer". Il avait plongé la CFDT dans une longue crise interne en signant la réforme des retraites en 2003, épisode auquel Jean-Pierre Raffarin, premier ministre d'alors, fait référence dans son hommage lundi.

"Un tempérament"

Responsable local de la CFDT pendant vingt ans, ce grand gaillard barbu, père de deux garçons, est imposé en 2002 par Nicole Notat à la tête de la CFDT. A l'époque patron de la puissante fédération Santé Sociaux, il est alors inconnu du grand public. Régulièrement invité dans les médias, il se soumet sans grand plaisir à l'exercice obligé.

Ses coups de sang ont rythmé pendant une décennie la vie politique et syndicale: il ne mâche pas ses mots quand il accuse Nicolas Sarkozy de "manipulation de l'opinion" et de "démagogie populiste" lorsque l'ex-président s'en prend aux syndicats lors de la campagne présidentielle de 2012.

"François Chérèque, c'est un tempérament. A la fois doux et impétueux, il a su être compréhensif et combatif. Il incarne à merveille le militantisme qui défend les salariés jusqu'au conflit tout en privilégiant la négociation", résumait en 2012 le ministre du Travail Michel Sapin.

Un "autoritaire" apprécié des militants

Décrit comme "autoritaire" au sein de sa direction y compris par certains de ceux qui partagent ses orientations, l'homme n'en a pas moins été apprécié des militants. En novembre 2012, lorsqu'il passe les pouvoirs à 56 ans à son dauphin Laurent Berger, avant la fin de son mandat, un millier de délégués lui rendent un hommage chaleureux.

"Travailler avec François, c'est travailler à côté d'un responsable syndical qui avait de l'énergie, qui aime le combat, qui entraîne avec lui, et puis qui a eu un grand courage", disait de lui son successeur en mai 2016. Un successeur ému, lundi matin, qui a regretté la perte d'une "grande figure", d'un "homme exceptionnel d'engagement".

(S.M. avec AFP)