"Gilets Jaunes" : mobilisation en recul, des tensions persistent

Par latribune.fr  |   |  616  mots
(Crédits : Stephane Mahe)
Le mouvement des "Gilets jaunes" se poursuivait en France pour le septième week-end consécutif, avec une mobilisation en recul à Paris mais des points de tension persistants en province, notamment à Bordeaux et Rouen.

Le gouvernement avait recensé quelque 38.600 personnes le 22 décembre, plusieurs centaines de manifestants avaient répondu samedi aux appels au rassemblement pour réclamer notamment une revalorisation de leur pouvoir d'achat et l'organisation d'un référendum d'initiative citoyenne. Le ministère de l'Intérieur n'avait pour l'heure pas communiqué d'estimation.

Manifestations devant plusieurs médias

Cible principale des slogans, Emmanuel Macron, actuellement en congé dans le sud de la France, devait s'adresser lundi soir aux Français pour les traditionnels voeux radio-télévisés à la Nation. L'exécutif a répondu aux revendications diverses des "Gilets jaunes", mouvement qui s'est cristallisé à ses prémices autour de la hausse des prix des carburants, en annonçant le 10 décembre pour quelque dix milliards de mesures et l'ouverture d'un "grand débat national" à partir de la mi-janvier dans les régions, jusqu'au 1er mars.

Nombre de "Gilets jaunes" jugent la réponse insuffisante et entendent relancer la dynamique à la faveur du nouvel an, notamment. "Il peut y avoir une démobilisation sur le terrain, mais en aucun cas une baisse de la motivation", a déclaré sur BFM TV Alain Bouché, "Gilet jaune" des Yvelines.

A Paris, coeur symbolique de la contestation, plusieurs centaines de "Gilets jaunes" s'étaient donné rendez-vous dans le XVe arrondissement pour manifester devant le siège de plusieurs médias, BFM TV et France Télévisions notamment, aux cris pour certains de "Journalistes collabos!" Un rassemblement se déroulait dans le calme place de la République, où une urne avait été installée en vue d'une "consultation citoyenne".

Incidents en régions

Sur les Champs-Elysées, où les forces de l'ordre s'étaient déployées en nombre, la circulation automobile a été interrompue en fin d'après-midi après que des manifestants se sont déplacés sur la chaussée.

La tension était moindre qu'à Bordeaux où des heurts ont opposé Cours Clémenceau des manifestants aux forces de l'ordre qui ont fait usage de flashballs et de gaz lacrymogène, a rapporté un correspondant de Reuters.

Des barricades, dont au moins une en feu, ont été érigées sur cette voie. Une autre était en préparation place Tourny. La préfecture faisait état à 15h30 de 2.400 manifestants.

A Rouen (Seine-Maritime), des manifestants ont incendié la porte d'enceinte de la Banque de France, a rapporté la police, qui a signalé également des feux de poubelles et des barricades.

A Toulouse (Haute-Garonne), quelque 2.000 personnes, selon les observateurs, 1.350 selon la préfecture de Haute-Garonne, ont manifesté. Des affrontements ont opposé forces de l'ordre et manifestants, qui lançaient de la peinture jaune, selon une journaliste de Reuters. Des poubelles ont été incendiées dans le quartier de Compans-Caffarelli,du mobilier urbain a été détruit. A 16h30, la préfecture de Haute-Garonne a annoncé sept interpellations.

A Tarbes, dans les Hautes-Pyrénées, département assez fortement mobilisé depuis le début du mouvement, la manifestation a réuni samedi matin dans le calme un millier de personnes, contre 2.000 la semaine dernière.

A Marseille, la préfecture de police a dénombré 900 "Gilets jaunes". Quelque 260 manifestants étaient recensés dans le reste des Bouches-du-Rhône, département dans lequel sont intervenues sept interpellations. Dans le Var, une douzaine de rassemblements étaient signalés, avec notamment un barrage au péage de Bandol dans le sens Toulon-Marseille sur l'autoroute A50.

Vinci Autoroutes faisait état de difficultés de circulation sur l'A7, l'A9 et l'A10. Dans les Pyrénées-Orientales, la préfecture a interdit tout manifestation jusqu'au 1er janvier 2019 à la suite du décès la semaine dernière d'un automobiliste à Perpignan-Sud « lié aux perturbations de circulation"

(avec agences)