Habillement : des soldes d'été décevants, un modèle devenu obsolète, jugent les professionnels

Les soldes, qui se termineront le 27 juillet, "ne compenseront pas le recul de 22%" du chiffre d'affaires du premier semestre, comparé à 2019, estime la FNH, qui représente les commerçants et les groupements de détaillants du prêt-à-porter, de la mercerie et du tissu.
Pour la Fédération nationale de l'habillement, les ventes des dernières semaines n'ont pas été à la hauteur des attentes.
Pour la Fédération nationale de l'habillement, les ventes des dernières semaines n'ont pas été à la hauteur des attentes. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Débutés le 30 juin au lieu du 23 en raison des conséquences économiques de la crise, les soldes d'été se concluent (le 27 juillet) sur un bilan décevant. Après des ventes robustes en mai-juin, les soldes ont connu un "démarrage poussif" qui ne compensera pas la perte de chiffre d'affaires du premier semestre, selon les commerçants de l'habillement.

Toutefois, le chiffre d'affaires des commerçants indépendants de l'habillement a progressé de 4,5% sur la première quinzaine par rapport aux deux premières semaines de soldes d'été l'an dernier, selon la Fédération nationale de l'habillement (FNH) qui n'a pas calculé l'évolution par rapport à 2019.

"C'est très décevant, la clientèle est complètement perdue par rapport aux soldes, elle ne sait plus comment se positionner. L'an dernier nous avions démarré le 15 juillet, c'était très bien, ça nous permettait d'avoir un mois de juin complet" de ventes à plus forte marge, a affirmé Franck Hoët, vice-président de la FNH.

Mauvais timing, modèle obsolète

Après une réouverture au 19 mai qui a vu "exploser la fréquentation des boutiques", jusqu'au 15 juin, l'annonce d'un début des soldes au 30 juin "a stoppé net toute consommation", selon lui.

Pour Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce (commerces d'habillement, de chaussures et de centre-ville), "les soldes ont très mal commencé et après environ trois semaines, au 17 juillet, on est à -12% de chiffre d'affaires par rapport à 2019 et -28% de trafic en moins, selon notre panel Retail Int".

"Peut-être que les clients qui avaient envie de retourner dans les magasins (après restrictions et confinement) ont fait leurs achats sans attendre les soldes, d'autant que des ventes privées et des offres promotionnelles ont accompagné cette reprise", explique Yohann Petiot, dont l'organisation ne souhaitait pas un démarrage plus tardif des soldes. "Par rapport à 2020, on fait +16% d'activité", dit-il.

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Les soldes, qui se termineront le 27 juillet, "ne compenseront pas le recul de 22%" du chiffre d'affaires du premier semestre, comparé à 2019, estime la FNH, qui représente les commerçants et les groupements de détaillants du prêt-à-porter, de la mercerie et du tissu (40.000 points de vente, 80.000 emplois, 12,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires).

La FNH fera des propositions pour "changer la structure des soldes, devenus obsolètes", dit-elle, à l'automne.

"La période des soldes n'a plus le même impact qu'il y a 10 ans", relativise Emmanuel Le Roch, délégué général de la fédération Procos (commerce spécialisé) qui publiera ses chiffres début août. "C'est un peu mi-figue mi-raisin: les clients reviennent dans les magasins mais ça n'est pas un réel booster par rapport aux ventes", conclut-il.

(Avec AFP)

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