Dans l'Accord de Guyane paru ce mardi au JO, l'Etat reconnaît ses fautes

L'accord de Guyane, qui a mis un terme, le 21 avril, à un conflit social d'ampleur paralysant le territoire pendant plus d'un mois, est publié ce mardi au Journal officiel.
Dans son préambule, l'accord note que "les réponses apportées par l'État n'ont jamais été à la hauteur des difficultés singulières et réelles que la Guyane connaît, qui ne sont pas celles des autres outre-mer et encore moins celles des autres collectivités françaises". (Photo : Bernard Cazeneuve, Premier ministre, tient une conférence sur la situation en Guyane en compagnie de la ministre de l'Outre-Mer, Ericka Bareigts, le 3 avril 2017, de retour de Guyane.)

Ce qui est scellé ce mardi 2 mai 2017 par les signataires dans ce texte intitulé "Accord de Guyane du 21 avril 2017 - Protocole 'Pou Lagwiyann dékolé'", c'est le montant de 1,08 milliard d'euros engagé par le gouvernement pour financer le plan d'urgence qu'il a proposé le 2 avril. Ce plan comporte notamment des mesures pour la sécurité, pour la justice, pour la santé ou encore pour l'éducation.

La demande du complément de 2,1 milliards sera examinée

Mais, dans cet accord, l'état prend également "acte de la demande de mesures complémentaires" formulée par les élus et le collectif "Pou Lagwiyann dékolé" pour un montant de 2,1 milliards d'euros, et "s'engage à ce qu'elles fassent sans délai l'objet d'un examen prioritaire" dans le cadre d'un plan additionnel.

Avancées sur le problème foncier et la question statutaire

Il s'engage également à céder gratuitement 250.000 hectares de foncier à la collectivité territoriale de Guyane et aux communes, et acte que "la question du foncier de l'État et de sa rétrocession totale sera à l'ordre du jour des états généraux du projet Guyane 2017". L'accord prévoit aussi que le gouvernement fera l'objet d'une saisine par le congrès des élus de Guyane d'un projet d'évolution statutaire.

Les signataires de l'accord se sont également engagés "à n'initier aucune procédure disciplinaire, civile, pénale ou administrative" à l'encontre des participants au mouvement social (cela ne concerne pas les éventuelles plaintes de particuliers).

L'Etat reconnaît qu'il n'a "jamais été à la hauteur des difficultés"

Dans son préambule, l'accord note que "les réponses apportées par l'État n'ont jamais été à la hauteur des difficultés singulières et réelles que la Guyane connaît, qui ne sont pas celles des autres outre-mer et encore moins celles des autres collectivités françaises", et souligne que "l'exceptionnelle croissance démographique de la Guyane, l'immensité de son territoire, les ressources naturelles dont elle dispose commandent de penser son développement en des termes différents, innovants et adaptés".

"L'Etat nous doit sept milliards, et pas deux !"

La parution du texte était prévue dans cet accord, signé par le collectif "Pou Lagwiyann dékolé" (Pour que la Guyane décolle), les élus du territoire et le préfet. A l'issue de cet accord, le collectif avait levé tous les barrages qui bloquaient le territoire depuis plus d'un mois pour réclamer des mesures financières permettant à ce territoire d'Outre-mer situé en Amérique du Sud de rattraper son retard sur l'Hexagone.

Pour autant, il n'est pas certain que l'affaire soit close car certains mouvements ne veulent pas en rester là. Olivier Goudet, membre du mouvement des "500 frères", dont la particularité est de défiler cagoulés, expliquait ainsi à l'AFP, dans la foulée de la signature du 21 avril :

"Une fois que le prochain gouvernement sera en place, dès le premier jour, on va entrer en action. L'Etat nous doit sept milliards, et pas deux !", a déclaré."

(avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 04/05/2017 à 12:40
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vos confrères de le Presse régionale de france-antilles Guadeloupe, ont de nombreux défilés en ce moment sur l'île avec le retour du leader macoutiste et indépendantiste du LKP et l'UGTG, Front communiste révolutionnaire et autres anti-fa (lyennage k...

à écrit le 03/05/2017 à 8:28
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Au lieu de se repentir pour tout et pour rien, c'est-à-dire occuper la scène médiatique dans un but politique, les socialistes pourraient-ils reconnaitre leur incompétence, démissionner et ne plus jamais revenir, merci :-)

à écrit le 03/05/2017 à 7:38
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Parce que c'est légal de distribuer gratuitement ses terrains, pour l'Etat ? Tiens, tiens...

à écrit le 02/05/2017 à 16:14
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il serait plutot souhaitable que chaque politicard verreux expie ses fautes, ca serait plus salutaire........ autoflageller les autres, c'est un peu facile ( mais c'est bien a gauche, alors ca va)

à écrit le 02/05/2017 à 15:35
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L’État c'est chacun de nous et nous sommes fautif de supporter un tel gouvernement inféodé a cette zone administrative qu'est l'UE de Bruxelles!

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