La reprise est au coin de la rue, selon l'OFCE

Selon les dernières prévisions de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), tous les éléments sont réunis pour que la reprise revienne en 2016, avec un progression du PIB de 2,1% et une baisse du chômage.
Jean-Christophe Chanut
Le PIB pourrait croître de 1,4% cette année puis de 2,1% en 2016, estiment les experts de l'Observatoire.

« La reprise enfin ! ». Les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) ne cachent pas leur optimisme : 2016 sera l'année de la vraie reprise en France avec un PIB qui devrait progresser de 1,4% en 2015 puis de... 2,1% en 2016. Du jamais vu depuis 2011. L'Observatoire est ainsi plus optimiste que... le gouvernement qui a présenté hier, mercredi 15 avril, ses propres hypothèses, certes qualifiées de "planchers" par le ministre des Finances Michel Sapin.

Les freins à la croissance progressivement levés

Selon l'Observatoire, tous les éléments sont là pour favoriser la croissance : la chute des prix du pétrole, la politique volontariste de la BCE, via le quantitative easing, le ralentissement de la consolidation budgétaire en France - qui a refusé de faire davantage d'économies budgétaires comme le souhaiterait la Commission européenne - , la montée en charge du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) et la mise en place du pacte de responsabilité.
En bons keynésiens, les économistes de l'OFCE estiment que ces facteurs vont permettre de favoriser la demande et ainsi de relancer l'économie. Ils considèrent même que « les principaux freins qui ont pesé sur l'activité française ces quatre dernières années (austérité budgétaire sur-calibrée, euro fort, prix du pétrole élevés, etc.) devraient être levés en 2015 et 2016, libérant ainsi une croissance jusque-là étouffée ».
De fait, pour l'OFCE, le « choc budgétaire » a fait perdre 5,2 points de PIB à la France entre 2011 et 2014. Et les prélèvements obligatoires ont augmenté de 70 milliards d'euros entre 2011 et 2013, soit 932 euros par ménage.

La baisse du pétrole: "un effet d'aubaine" à 20 milliards d'euros


Mais 2015 et surtout 2016 devraient donc être nettement plus favorables. La seule baisse du pétrole devrait représenter un « effet d'aubaine » de 20 milliards d'euros, soit environ un point de PIB, qui profitera aux ménages et aux entreprises. Mais attention, pour qu'il en soit ainsi, l'OFCE s'est basé sur l'hypothèse d'un baril à 55 dollars en 2015 et à 62 dollars en 2016. Si cette hypothèse se vérifie, la baisse constatée de 20 dollars du coût du baril aurait un impact significatif sur le PIB estimé à 0,3 point en 2015 et à 0,4 point en 2016.
Sur le taux de change euro/dollar, l'hypothèse retenue par l'OFCE est basée sur un euro à 1,05 dollar en 2015, puis à 0,95 dollar en 2016.
Si le prix du pétrole remontait à 100 dollars le baril alors le PIB progresserait de 1,1% en 2015 puis de 2% en 2016. Et si, autre scénario encore plus noir, parallèlement, l'euro remontait à 1,25 dollar, alors le PIB ne progressait plus que de 0,9% cette année et de 1,6% en 2016.

Mais si l'on revient aux hypothèses favorables retenues par l'OFCE, la France devait connaître une progression du PIB de 1,4% en 2015 (après 0,4% en 2014) avec une accélération du rythme de croissance au cours de l'année, on arriverait alors à un rythme de progression du PIB égal à 2% en glissement annuel. Le second semestre 2015 marquerait alors le tournant de la reprise avec la hausse du taux d'investissement des entreprises et, enfin, le début (très timide) de la décrue du taux de chômage qui s'établirait à 9,8% à la fin de l'année contre 10% fin 2014. L'OFCE estime que 205.000 emplois pourraient être créés cette année, dont 178.000 dans le secteur marchand. Alors qu'en 2014, ce même secteur avait perdu 37.000 postes. In fine, le nombre des demandeurs d'emploi diminuerait de... 54.000.

En 2016, le taux de chômage pourrait redescendre à 9,5%


Pour l'OFCE, 2016 sera la vraie année de la reprise avec une croissance de 2,1%, une hausse de l'investissement productif de 4% et la création de près de 220.000 postes dans le secteur marchand permettant une nouvelle diminution du nombre des chômeurs de 70.000. Le taux de chômage redescendrait à 9,5%. Dans un tel contexte porteur, le déficit public baisserait significativement pour s'établir à 3,1% en 2016. Soit très proche de l'objectif de 3% que la France doit atteindre en 2017.

Mais l'OFCE estime que cette reprise demeure fragile et insiste beaucoup sur le fait que tout ce cercle vertueux ne s'enclenchera pas si le pétrole augmente et/ou si l'euro repart à la hausse face au dollar. Et, surtout, l'Observatoire espère que le gouvernement va se limiter aux économies budgétaires annoncées pour ne pas tuer la reprise avec de nouvelles mesures restrictives.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 43
à écrit le 20/04/2015 à 0:54
Signaler
C'est la reprise Rotchald?

à écrit le 20/04/2015 à 0:43
Signaler
Cette fois ça y est, c'est la reprise! Hors inflation y a zéro depuis 2008... la reprise de quoi? Le déficit annonce de l'austérité, le chômage est à des taux élevés sans compter les millions qui aimeraient travailler, à défaut de prospérer, on fai...

à écrit le 19/04/2015 à 22:07
Signaler
La reprise au coin de la rue… c’est un mirage, on fait dans la cour du roi pétaud ! Les lecteurs ébahis des pages publiées en ligne nous parlent de pénurie de médicaments, par exemple le 14 Novembre 2013, 500 médicaments auraient été en rupture de st...

à écrit le 19/04/2015 à 16:15
Signaler
Pour la reprise de la croissance, il est étrange de voir que plus le temps passe, moins on fait de croissance. Depuis 1960, par décennie on a 5,72 – 3,84 – 2,41 – 1,61 – 0,39 et 11-13 : -1.26. On trouve des publications qui disent, la France passe ...

le 19/04/2015 à 19:04
Signaler
Stp arrête de nous bassiner avec tes chiffres, c'est pas en allignant tous ces chiffres que tu vas prédire l'avenir et nous dire si y aura de la croissance ou non ! Evidement y aura une croissance explosive bientot !! car pendant des années on a co...

à écrit le 19/04/2015 à 13:53
Signaler
Aux USA il existe plus de jeunes que de retraités de plus de 65 ans, en Europe c’est l’inverse : est-ce parce que les vieux européens n’aiment pas les jeunes ou bien est-ce par volonté de ponctionner les actifs?

à écrit le 19/04/2015 à 9:09
Signaler
Quand le président Hoover affirmait continuellement que la croissance était au coin de la rue, les journalistes demandaient de préciser quelle rue....Pour le QE de l'UE, à part relancer les bulles boursières et immobilières jusqu'en septembre 2016, e...

à écrit le 18/04/2015 à 19:55
Signaler
Expert c'est relatif... habituellement les experts du budget font des révisions à la baisse. FMI 1,2 pour la France, UE 1,1 OCDE 1,1... on fait dans l'expert mythomane?

à écrit le 18/04/2015 à 19:26
Signaler
Quelle relance? Des nains de jardins? La population augmente, on construit moins de logements… l’Etat alors qu’on entend dire qu’il sape la croissance, démolit-il l’industrie du bâtiment ? L’Etat organise-t-il la pénurie de logements chers ? Chaque a...

à écrit le 18/04/2015 à 18:39
Signaler
Reprise, oui, le train est en marche, c'est donc le moment d'alimenter à fond la locomotive. ………………. Peut-importe les grognements de tonton Wolfgang Schäuble. Il ose toujours la ramener après avoir planté la croissance de l’Union Européenne durant ...

le 18/04/2015 à 19:11
Signaler
Oui, vous avez raison. Nous sommes à 57% du PIB de dépenses publiques, passons à 60%, et hop, 3% de "croissance" en plus. Magique. C'est quoi l'objectif pour vous ensuite ? 75% ? Jusqu'à ce que vous rendiez compte que toute cette "croissance" était b...

le 18/04/2015 à 20:22
Signaler
Nous entrons dans une ère glaciaire

à écrit le 18/04/2015 à 17:44
Signaler
On nous vend le QE américain comme la panacée, seulement la population active est beaucoup plus élevée aux usa, elle a été réduite et les jeunes ne sont pas aussi largement exclus de la vie active. Nos institutions sont inadaptées, la population amér...

à écrit le 18/04/2015 à 14:35
Signaler
A ce niveau de forfaiture il s'agit quasiment d'un mensonge d'état

à écrit le 18/04/2015 à 14:12
Signaler
Pourquoi toujours la même rengaine "reprise, reprise ..." il faut surtout arrêter le déclin !

à écrit le 18/04/2015 à 14:10
Signaler
La fin du chômage et les excédents du budget sont aussi coin de la rue. Le seul problème est que la rue est encore long et qu'actuellement avec le gouvernement socialiste, on est en train de faire du marche arrière!!!

à écrit le 18/04/2015 à 10:44
Signaler
Ils oublient un détail, la baisse de l'euro qui va inciter les européens à passer leurs vacances en Europe et donc pour une partie d'entre-eux dont des Français en France. Ce qui devrait déjà améliorer les choses. Comme une partie des saisonniers du ...

à écrit le 18/04/2015 à 9:33
Signaler
L'analyse de l'OFCE est exact sur les taux de croissance grâce aux éléments extérieurs, mais comme officine pro gouvernementale il ne faut surtout de pas faire les réformes structurelles maintenant c'est une erreur, il suffit de nous comparer aux aut...

le 18/04/2015 à 13:35
Signaler
De Gaulle aurait dit : "Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant les reformes de structures, les reformes de structure ... mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien"

à écrit le 18/04/2015 à 7:59
Signaler
On en reparle le moment venu... Les prévisions de l'Ofce, c'est un peu comme les prévisions de météo France à 1 mois... Sans compter que météo France n'à pas d'arrières pensées politiques, elle.

à écrit le 18/04/2015 à 7:59
Signaler
On en reparle le moment venu... Les prévisions de l'Ofce, c'est un peu comme les prévisions de météo France à 1 mois... Sans compter que météo France n'à pas d'arrières pensées politiques, elle.

à écrit le 18/04/2015 à 7:51
Signaler
Il faut favoriser les investissements qui favorisent la réduction de la consommation d'énergie.

à écrit le 18/04/2015 à 6:49
Signaler
suite...en basculant la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique, comme le propose la note n°6 du conseil d'analyse économique du Premier ministre.

à écrit le 18/04/2015 à 6:44
Signaler
Il faut tenir compte du travail, du capital et de l'énergie. A moyen terme, le prix bas de l'énergie va favoriser les investissements pour réduire le temps de travail. Il faut agir sur la relation cout du travail -prix de l'énergie.

à écrit le 17/04/2015 à 23:23
Signaler
Pour investir il faut croire que l'on va tirer profit de l'investissement Vu les lois de complexification de Hollande Valls et compagnie c'est pas gagne et meme si vous gagnez ils vous saisiront les 3/4 de vos gains La pêche a la ligne et les vac...

le 18/04/2015 à 0:38
Signaler
Le CICE et les autres cadeaux qui ont permis aus entreprises de refaire leur taux de marge ne servent à rien alors? Vous proposez donc de les supprimer?

le 18/04/2015 à 1:17
Signaler
Vous portez bien votre pseudo. Depuis 15 ans,aucun gouvernement n'a fait autant pour l'entreprise. Les 40 milliards du CICE sortent de la poche du contribuable alors, SVP, arrêtez de geindre et de réclamer sans cesse au lieu de vous retroussez les m...

le 18/04/2015 à 10:53
Signaler
Le problème du CICE est qu'il est payé une fois l'an donc n'est "visible" que pour les grosses PME et les GE (les autres donnent à leur expert (ou leur comptable débordé) les cotisations sociales à faire et donc ne voient pas la ligne "CICE", Ces aut...

à écrit le 17/04/2015 à 22:58
Signaler
2016 ah bon !! Moi je croyais que c'était en 2013 l'inversion de la courbe

le 18/04/2015 à 0:39
Signaler
C'était après que l'autre nous ai promis une France sans sdf, grâce à une croissance qu'il allait chercher avec les dents!

à écrit le 17/04/2015 à 21:26
Signaler
Ah bon.... c'est-à-dire, au bistrot ?

à écrit le 17/04/2015 à 20:35
Signaler
L'OFCE est un organisme étatique.... Ils sont en service commandé. La croissance française c'est la dépense publique financée par l'emprunt. Tout est dit.

le 18/04/2015 à 0:48
Signaler
LOFCE est l'organisme qui s'est le moins trompé ces 10 dernières années... Vous insinuez que les organismes étatiques sont plus performants que les lobbys financés par le medef? Entre nous cela est vrai et su de tous mais ne le dites pas! En...

à écrit le 17/04/2015 à 18:16
Signaler
Pour relancer l'économie il faut que les banques se décident à prêter au monde de l'entreprise. Or, avec la politique monétaire menée par la BCE (QE), il ne faut pas y compter. Valls pourra s'époumoner, Hollande invoquer la Pithie ou consulter Mme Ir...

le 17/04/2015 à 18:43
Signaler
Il semblerait que vous ayez tout faux. Certes, les banques prêtent de moins en moins car elles savent qu'elles perdront "leur argent". MAIS le souci principal est que les entreprises ont de moins en moins besoin d'argent car leur activité ralentie de...

le 17/04/2015 à 19:11
Signaler
Une banque qui prête de l'argent tout en sachant par avance qu'elle est perdante ? Donnez moi SVP ses coordonnées, je veux bien tenter l'expérience.....

le 17/04/2015 à 20:47
Signaler
Vous connaissez l'adage " on ne prête qu'aux riches" ou au moins à ceux qui ont de l'argent. La trésorerie des entreprises est au plus bas, elle commence à se reconstituer comme les marges mais le chemin est encore long. Le 2°ingrédient c'est la conf...

le 17/04/2015 à 22:50
Signaler
Livetruc, si vous avez loupé que la crise économique est mondiale, faut ouvrir les yeux. Et les "règles prudentielles", désolé, mais vous auriez dû faire un minimum de compta... Vous verriez que c'est une vaste blague. Bonne crise à vous.

le 18/04/2015 à 10:58
Signaler
Les banques sont des GE, elles ont donc des spécialistes à leur disposition comme la GMS. Alors si les supermarchés bradent le frais pour gagner sur le reste, les banquiers sont capables, étant donné les taux actuels, de brader les taux de prêt pour ...

à écrit le 17/04/2015 à 17:46
Signaler
On assiste deja aux premieres limites d'une eventulle reprise, avec la remontee des cours de petrole, les premiers effets pervers du plan d'assouplissement quantitatif de la BCE avec des taux d'interet negatifs et donc une possible remontee des taux...

à écrit le 17/04/2015 à 17:43
Signaler
C'est une annonce politiquement correct après avoir laminé le pays, appauvri les gens classe moyenne incluse et paralysé les entreprises et le pays pour pouvoir augmenter le nombre de fonctionnaires non productifs et donc continuer à appauvrir la Fra...

le 17/04/2015 à 18:45
Signaler
Sauf que la crise est mondiale et que "marine" ne pourra pas sauver tous les pays. Va falloir qu'elle fasse des choix difficiles, fifille...

le 18/04/2015 à 1:21
Signaler
Tous les poncifs y sont. Bravo, vous avez coché toutes les cases du bréviaire FN.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.