Soupçons d'emploi fictif : François et Pénélope Fillon renvoyés en correctionnelle

Par AFP et Reuters  |   |  396  mots
(Crédits : Christian Hartmann)
François Fillon et son épouse Penelope sont renvoyés devant le tribunal correctionnel dans l'affaire des emplois fictifs présumés qui a fait dérailler sa campagne présidentielle en 2017, a-t-on appris ce mardi de source judiciaire.

Plus de deux ans après l'ouverture d'une enquête qui a entraîné la chute politique de François Fillon, les juges d'instruction ont ordonné un procès pour lui et son épouse Penelope, rattrapés par les soupçons d'emplois fictifs dont elle aurait bénéficié. Selon les informations du Monde, l'ancien député suppléant de François Fillon, Marc Joulaud, est également visé par ce renvoi. Selon le quotidien, l'ex-candidat de la droite à la présidentielle de 2017 est renvoyé pour « détournement de fonds publics », « recel de détournement de fonds publics », « abus de biens sociaux » et « manquement aux obligations déclaratives de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique ». Son épouse l'est pour « complicité et recel de détournement de fonds publics » et « recel d'abus de biens sociaux ».

L'ancien suppléant de François Fillon à l'Assemblée nationale, Marc Joulaud, lui aussi mis en examen dans cette enquête, est pour sa part renvoyé pour « détournement de fonds publics », selon le journal. « C'est la suite normale de la procédure », a commenté un des soutiens de François Fillon à la présidentielle. « Cela démontre l'état d'esprit dans lequel toute cette enquête a été conduite et nous réagirons sur le fond quand nous aurons pu prendre connaissance de ce document », a-t-il commenté.

Des soupçons d'emplois fictifs

Pour Pierre Cornut-Gentille, avocat de Penelope Fillon, « cela caractérise une nouvelle violation du secret de l'instruction ». Le Parquet national financier avait ouvert une enquête après les révélations du Canard enchaîné, le 25 janvier 2017, qui se sont avérées fatales pour la candidature de François Fillon, éliminé dès le premier tour du scrutin. Au cœur du dossier, les soupçons d'emplois fictifs de son épouse Penelope et de ses enfants quand ils étaient ses assistants parlementaires.

Cette retentissante affaire avait stoppé net la course en tête de François Fillon pour la présidentielle de 2017, candidat de droite, parti favori dans les sondages mais finalement éliminé au premier tour. Face aux juges d'instruction, François Fillon avait défendu la réalité des emplois de sa femme à l'Assemblée nationale entre 1986 et 2013, lorsqu'il était député, et de ses enfants quand il siégeait au Sénat entre 2005 et 2007. Ces derniers n'avaient pas été mis en examen.