Le gouvernement défend les interventions à l'université de Nanterre

Par latribune.fr  |   |  463  mots
Pour Frédéric Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur, la décision de la présidence de l'université de Nanterre de faire intervenir les forces de l'ordre "mérite d'être respectée, comprise et soutenue". (Crédits : Philippe Wojazer)
Le gouvernement a défendu, mardi 10 avril, l'intervention des forces policières à l'université de Nanterre (Hauts-de-Seine) et averti qu'il ne tolérerait pas que les facultés soient "confisquées" pour des raisons politiques.

À l'université de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine, sept personnes ont été interpellées, faisant partie d'un groupe d'une trentaine de personnes qui s'étaient introduites par effraction dans un des bâtiments de l'université, ont indiqué la police et la direction de l'établissement.

"Le président d'université a dû prendre une décision très lourde et très difficile, faire appel aux forces de l'ordre pour libérer ce bâtiment", a déclaré la ministre de l'Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, à l'Assemblée nationale.

Et d'ajouter :

"C'est une décision qui mérite d'être respectée, comprise et soutenue", précisant que l'intervention avait été "proportionnée à l'accomplissement de cette mission".

La veille, la police avait, en effet, procédé à une intervention musclée pour déloger les grévistes, qui a laissé des traces sur la toile - certains élèves n'ont pas pu retenir leurs larmes sur l'antenne de BFMTV. "On nous a trainé. Nous, on voulait le dialogue et on a été sorti de force", a notamment témoigné l'un d'entre eux. Ambiance.

La présidence de l'université tente de temporiser par communiqué

Comme le relève le site de Francetvinfo, Jean-François Balaudé, le président de l'université Paris-Nanterre, est revenu dans un long communiqué de trois pages sur les "événements de ces derniers jours". Et ils sont nombreux : les violences sur le site de Tolbiac de l'Université Paris 1, le saccage du local de l'Union des étudiants juifs de France, et la découverte de cocktails molotov dans l'enceinte de l'établissement. Puis, enfin, les intrusions externes à Nanterre dès lundi.

Par communiqué donc, la présidence de l'université justifie l'appel aux forces de police sur le site de Nanterre "dans l'unique but d'évacuer le bâtiment occupé" et "qu'il s'agissait d'éviter une situation comparable à celles que connaissent d'autres sites universitaires en région parisienne et ailleurs en France".

Le nombre de facs bloquées progresse

Selon le ministère de l'Enseignement supérieur, trois universités sont complètement bloquées depuis plusieurs jours, voire semaines. Il s'agit de l'université de Paul-Valéry à Montpellier, Jean-Jaurès à Toulouse et Paris 8.

En outre, onze facultés sur les 400 qui existent en France sont partiellement bloquées. Parmi ces sites, on trouve celui de Tolbiac à Paris 1 Panthéon-Sorbonne - théâtre de violences vendredi () - ou encore des sites de l'université de Limoges, Nantes, Strasbourg, Rennes 2, Paris 3, Paris 4, Rouen, Pau et Grenoble Alpes.

Au coeur de cette mobilisation patchwork, les nouvelles modalité d'accès à l'enseignement supérieur envisagées par l'exécutif via la loi d'Orientation et de réussite des étudiants (ORE), publiée au Journal officiel le 9 mars, qui prévoit, selon eux, une forme de sélection à l'université.

(Avec Reuters)