Le projet de loi El Khomri divise les chefs d'entreprises

Interrogés dans le cadre de « La grande consultation » par Opinion Way pour CCI France/La Tribune/ Europe 1, les chefs d'entreprises se disent plus inquiets qu'en février. Le projet de loi porté par la ministre du Travail fait autant de contents que de mécontents.
Fabien Piliu
Pour 75 % des chefs d’entreprises, le Code du travail actuel représente un frein à la création d’emploi.

La reprise a été plus forte que prévu en 2015. Le PIB n'a pas augmenté de 1,1 % mais de 1,2 %, soit 1 point de plus qu'en 2014. Elle devrait s'accélérer - timidement - en 2016 pour s'élever à + 1,5 %. Et alors, serait-on tenté de dire ? Cette reprise progressive n'est pas assez vigoureuse pour redonner le sourire aux chefs d'entreprises.

Interrogés dans le cadre de " La grande consultation " par Opinion Way pour CCI France/La Tribune/ Europe 1*, les dirigeants d'entreprises se disent plus inquiets qu'en février. Ils sont 43 %, contre 40 % en février, à témoigner de leur inquiétude. La morosité est particulièrement élevée dans le secteur du commerce.

Beaucoup de pessimistes, peu d'audacieux

Ils ne sont 7 %, contre 11 %, à se déclarer audacieux... A noter, les chefs d'entreprises les plus optimistes œuvrent dans le secteur des services. C'est dans l'industrie que le pessimisme est le plus élevé.

Seul point positif que l'on peut relever de cette batterie d'indicateurs, les chefs d'entreprises sont plus nombreux à prévoir d'embaucher. Ils sont en effet 8 %, contre 6 % en février, à envisager d'augmenter leurs effectifs. Paradoxalement, compte tenu du pessimisme qui y règne, c'est dans l'industrie que les intentions d'embauche sont les plus élevées.

Le projet de loi El Khomri divise les chefs d'entreprises

Dans ce contexte, la modification du code de travail que prévoit le projet de loi porté par Myriam El-Khomri, la ministre du Travail, est-elle de nature à leur redonner confiance ? S'ils sont 75 % à considérer que le code du travail actuel est un frein à l'activité et à l'embauche, le projet gouvernemental partage les dirigeants. En effet, quand 47 % d'entre eux se déclarent favorables au texte, 46 % affichent leur défiance. Néanmoins certaines mesures séduisent. La possibilité de négocier au sein de chaque entreprise pour organiser la production et le temps de travail séduit 83 % des chefs d'entreprises. L'extension du forfait jour aux PME est saluée par 72% d'entre eux. Ils sont  66 % à réclamer l'allègement des conditions du licenciement économique, en cas de baisse de l'activité ou de pertes.

LGV, Sirven, Notre Dame des Landes... les chefs d'entreprises ne sont pas séduits

Le développement de grands projets d'infrastructures - de type Notre Dame des Landes, Sirven, les lignes à Grande Vitesse, Grand Paris... - peuvent-ils permettre d'accélérer leur activité ? En attendant que ces projets se concrétisent et qu'ils portent leurs fruits, les chefs d'entreprises n'en sont pas convaincus. Ils sont en effet 85 % à estimer que ces grands projets n'auront pas d'effet.

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Bandeau Grande Consultation

Fabien Piliu
Commentaires 12
à écrit le 01/04/2016 à 14:57
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Les patrons dans les années 80 et suivantes savaient-ils ce qu'ils adviendraient de leurs carnets de commandes au-delà de 6 mois? On veut nous faire croire qu'avant, tout était sûr, que la situation était au beau fixe permanent, que l'on était loin d...

à écrit le 31/03/2016 à 12:15
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Analyse peu cohérente, c'est sans intérêt que le commerce marche plus ou moins bien, que les grands chantiers genre NDL démarrent, ça ne créera aucun emploi car comme d'habitude, on l'a vu sur le chantier de l'EPR, une importation massive de travaill...

à écrit le 31/03/2016 à 11:19
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Juste deux mots sur le licenciement abusif. Au 21ème siècle, il semble normal d’interdire les licenciements abusifs. Nous ne sommes plus au 19 ème siècle. Or, avec cette réforme, on a transformé une interdiction en option. J’ai maintenant le droit...

le 31/03/2016 à 21:10
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Trouveriez vous équitable, que, en cas d'infraction au code de la route, le tribunal puisse, en toute souveraineté, vous condamner à une amende dont lui seul déciderait du montant !!????? 2km heure d'excès, et deux ans de salaire à payer !! Perso,...

à écrit le 31/03/2016 à 10:43
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Quels points communs entre la TPE et la multinationale ? Il n'y a pas besoin de cette loi pour diviser les chefs d'entreprise... Mais quels points communs entre l'intérimaire, le titulaire d'un CDD, celui qui a un CDI... et le fonctionnaire ?? La m...

le 31/03/2016 à 12:26
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La solution utilisée en Bretagne et en Vendée de coopératives d'employeurs en a fait des salariés compétants et motivés et des entreprises qui gagnent de l'argent débarrassés des soucis de gestion de personnel. Je reste surpris de la très rare utili...

le 01/04/2016 à 14:39
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S'il y a cause réelle d'un licenciement, il n'y a aucun risque pour l'employeur d'avoir à payer une surprime par rapport à l'indemnité définie par le code du travail ou les conventions collectives. Le problème est uniquement pour un licenciement abus...

à écrit le 31/03/2016 à 10:41
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Ce qu'il faut aux employeurs pour embaucher, c'est des commandes à réaliser, et pas une instabilité constante des lois et règlements incluant le code du travail. Or, pour avoir des commandes, il faut du pouvoir d'achat. Or, le pouvoir d'achat c'est c...

à écrit le 31/03/2016 à 9:22
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A quoi cela sert-il de modifier le code du travail? Qui peut dire quel serait l'effet sur le chomage qui est l'objectif essentiel de ce texte? Aujourd'hui il est quasi certain que modifier le code du travail en France est voué à l'échec, alors cont...

à écrit le 31/03/2016 à 9:07
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inutile de demander si ca etonne qqun............

à écrit le 31/03/2016 à 9:05
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Ce projet de loi est déjà entrain de faire marche arrière toute ... Ne vous y trompez pas, cette loi n'est plus le vrai sujet.. Des étudiants dans la rue pour manifester contre ..... Le vrai sujet est : est il encore possible de croire à la mise en ...

à écrit le 31/03/2016 à 9:02
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Quand on sait que cela n'est que la mise en application d'une directive de Bruxelles et non pas une adaptation de notre économie, il y a de quoi être méfiant!

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