Les entrepreneurs des banlieues ne sont pas des ex-chômeurs

Par latribune.fr  |   |  280  mots
4% des entrepreneurs de banlieues étaient actifs au moment du lancement de leur société.
Une étude vient contredire plusieurs clichés associés aux créateurs d'entreprises des quartiers sensibles.

Les entrepreneurs des zones urbaines sensibles (ZUS) sont des entrepreneurs comme les autres. L'étude "Entreprendre dans les quartiers", publiée mardi et réalisée par Bpifrance et le think-tank Terra Nova, déconstruit de nombreux clichés et préjugés sur ces chefs d'entreprise. Elle se base sur l'étude de 76.000 sociétés de la base du cabinet Altarès.

Premier constat, "[Les entrepreneurs] sont jeunes, diplômés et actifs lors de la création de leur entreprise. Ce ne sont pas des chômeurs qui créent leur emploi". De fait, 84% des entrepreneurs de banlieues étaient actifs au moment du lancement de leur société. Et 73% possèdent au moins le baccalauréat.

Surreprésentation des PME

Second apport de l'étude : la taille moyenne des entreprises créées. Ici, le préjugé souvent rencontré consiste à dire que ces entreprises ne compteraient que deux ou trois salariés et offriraient surtout des services aux particuliers. C'est totalement faux : il y a plus de PME employant plus de 10 personnes dans les ZUS (près de 10%) que dans la moyenne du pays (2%). Et elles se destinent aux services aux entreprises, principalement du gardiennage ou du ménage, des services à faible valeur ajoutée.

Principal frein à cette création d'activité : l'accès au financement. Les auteurs de l'étude recommandent donc que "le positionnement des banques sur des produits spécifiques aux entreprises des quartiers [soit] une des réponses possibles à leur apporter". Ils conseillent également de mieux accompagner la croissance des PME car "leur écosystème reste encore très local, ce qui peut créer un plafond de verre pour le développement."

(Avec AFP)